Leader Price abandonne le hard discount : est-ce la fin du low-cost dans la grande distribution ?

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Axel de Tarlé, édité par Anaïs Huet
L'enseigne de distribution Leader Price a décidé d'abandonner le hard-discount pour opérer une montée en gamme. Elle emboîte le pas à d'autres concurrents, comme Lidl, Franprix ou Aldi.

Fini les palettes de produits premiers prix vendus sous des néons blafards. Leader Price, l'enseigne discount du groupe Casino, veut monter en gamme avec "plus de bio, plus de frais, de produits nature et santé". Ce nouveau concept, baptisé "Next", comprend des magasins revus de fond en comble, et une offre retravaillée en profondeur. La direction souhaite qu'à la fin de l'année, 120 magasins sur les 800 présents sur le territoire bénéficieront de ces changements. 

Une offre plus raffinée. Leader Price ne fait que suivre le mouvement initié par Lidl en 2012. L'enseigne vend aujourd'hui de grands vins, comme du Château Yquem, dans sa "cave". Attention, on ne parle ici plus de simples "rayons". Lidl a aussi créé un espace boulangerie-viennoiserie dans ses magasins. De son côté, Franprix propose un rayon traiteur et une rôtisserie. En clair, on n'est plus très loin de l'épicerie fine. Même embourgeoisement chez Aldi.

Les prix grimpent. Cette montée en gamme s'accompagne au passage d'une hausse des prix. Certains s'en défendent, d'autres assument en expliquant que les Français sont prêts à payer plus cher pour manger mieux et bio. Faut-il y voir la fin des "prix bas" dans la grande distribution ? C'est en tout cas le rêve du monde agricole, qui veut en finir avec les "maxi-promo", en dessous du prix de revient. 

Le bras de fer perdu face aux géants de la distribution. Pourtant, le consommateur adore toujours les prix bas. Alors si les enseignes de hard-discount abandonnent ce modèle du prix cassé, c'est qu'elles ont perdu la bataille. Celle menée face à Leclerc, et plus généralement face aux hypermarchés qui savent mieux que personne tordre le bras de leurs fournisseurs, pour vendre des produits encore moins cher avec des marque "premier prix". Ainsi, il est très difficile pour les enseignes hard-discount de faire encore moins cher. D'où ce changement de stratégie.

Le contre-exemple Dia. Mais attention, changer ainsi son fusil d'épaule ne marche pas à tous les coups. C'est la triste histoire des magasins Dia, une enseigne de hard-discount transformée en Carrefour Contact/Carrefour City, en misant sur la proximité et le service. Le consommateur a jugé que l'offre était désormais trop chère. In fine, c'est 243 supérettes Carrefour qui tireront le rideau à la fin du mois.