Le nouveau patron d'Air France-KLM auditionné au Sénat

Benjamin Smith va être auditionné par le Sénat mercredi.
Benjamin Smith va être auditionné par le Sénat mercredi. © HO / AIR CANADA / AFP
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avec AFP
Le nouveau patron d'Air France-KLM, le Canadien Benjamin Smith, va s'exprimer pour la première fois depuis sa prise de fonction devant le Sénat mercredi matin. Il doit notamment détailler sa stratégie pour développer le groupe franco-néerlandais.

Benjamin Smith, aux commandes d'Air France-KLM depuis septembre, effectue mercredi sa première apparition publique en s'exprimant au Sénat, fort d'avoir fait baisser la tension après un printemps houleux au sein de la compagnie française avec la signature de plusieurs accords sociaux.

Premier grand oral pour le nouveau PDG du groupe. Outre ses réalisations sur le terrain social, Benjamin Smith a amorcé la fin de l'expérience Joon, la compagnie à coûts réduits lancée fin 2017 pour séduire dans un esprit décalé une nouvelle clientèle, en annonçant jeudi un projet d'intégration de ses 600 personnels navigants commerciaux (PNC) à sa maison mère Air France. L'audition de Benjamin Smith, resté très discret depuis sa prise de fonctions le 17 septembre, débutera à 10 heures devant la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire du Sénat.

 

Ce transfuge d'Air Canada sera accompagné dans cet exercice par la présidente non exécutive du groupe, Anne-Marie Couderc, qui avait assuré l'intérim au côté d'un comité de direction en attendant que soit trouvée la perle rare pour succéder à Jean-Marc Janaillac, désavoué en mai par le personnel au terme d'un référendum sur un accord salarial.

Une arrivée dans un contexte social tendu. Des négociations salariales tendues avaient été émaillées entre février et mai de 15 jours de grève du personnel qui avaient coûté 335 millions d'euros aux comptes du groupe. Le calme est revenu depuis la signature le 19 octobre, un mois après l'arrivée de Benjamin Smith, d'un accord inter-catégoriel comprenant une hausse générale des salaires rétroactive de 2% à compter du 1er janvier 2018, puis une autre revalorisation de 2% à partir du 1er janvier 2019. Jeudi dernier, un accord catégoriel a été signé avec les PNC sur leurs conditions de travail. Il a été suivi le lendemain par un accord salarial pour les personnels au sol.

Développer le segment haut de gamme. Le plan d'action du nouveau dirigeant est très attendu. Dans un mail adressé la semaine dernière aux salariés, il place en tête de ses priorités une stratégie orientée sur le segment haut de gamme (Première, Business, et Premium Economy) et "l'optimisation de la maintenance" des avions.

Des écarts avec la concurrence à cause des taxes. Le groupe franco-néerlandais, qui a franchi pour la première fois en 2018 le seuil symbolique des 100 millions de passagers, est soumis à rude épreuve sur tous les fronts avec la concurrence de ses rivaux européens traditionnels Lufthansa et IAG, les compagnies du Golfe et les low-cost qui ont récemment fait leur entrée sur le long-courrier. Les PDG successifs d'Air France-KLM n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme sur l'écart de compétitivité avec les concurrents du groupe franco-néerlandais, lié selon eux au poids des taxes, redevances et charges en France.