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Pernod Ricard : le groupe annonce à ses salariés un plan de réorganisation

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min

Face au ralentissement mondial du marché des spiritueux, Pernod Ricard lance à son tour un plan de réorganisation interne. Le groupe, qui emploie 18.500 personnes dont 4.000 en France, s’apprête à consulter ses salariés, annonçant de probables suppressions de postes dans un secteur fragilisé par la conjoncture internationale.

L'impact social de la crise des spiritueux s'étend : le groupe Pernod Ricard à son tour a annoncé mercredi en interne le lancement d'un plan de réorganisation et une consultation de ses personnels annonciatrice de départs.

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Ce processus de consultations des représentants du personnel sera lancé sur plusieurs mois, avec une possible communication chiffrée lors des prochains résultats annuels du groupe fin août, a-t-on appris jeudi d'une source proche de la société.

"Une organisation plus agile et simplifiée", selon le groupe

Pernod Ricard compte quelque 18.500 collaborateurs, dont environ 4.000 en France (notamment le siège à Paris -- où travaillent 1.200 personnes -- ou encore à Cognac ou à Reims). Cette annonce intervient alors que d'autres sociétés du secteur, telles que Rémy Martin ou la filiale alcools de LVMH, ont déjà pris des mesures en terme de main d'oeuvre, chômage partiel pour le premier et réduction d'effectifs pour le second.

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"Chez Pernod Ricard, nous oeuvrons au quotidien pour adapter notre organisation et nos façons de travailler à un contexte d'affaires qui évolue rapidement. C'est la raison pour laquelle nous avons annoncé à tous nos employés un projet interne visant à créer une organisation plus agile et simplifiée en cohérence avec nos objectifs stratégiques et l'évolution actuelle de notre activité", a indiqué le groupe jeudi dans un communiqué, confirmant des informations de presse.

"Ces changements impliquent le lancement de processus de consultation locaux avec nos partenaires sociaux et employés où cela est nécessaire. Nous ne pouvons dès lors pas commenter plus avant à ce stade", dit-il encore.

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Selon une source proche du groupe, celui-ci serait réorganisé en deux divisions de poids à peu près similaire, au lieu de cinq actuellement : la division des alcools de vieillissement, comme les eaux-de-vie de raisin, qui inclurait aussi le champagne et serait baptisée "Gold" comme la couleur ambrée de certaines de ces boissons, et la division "Crystal" pour les autres (alcools blancs, apéritifs...).

Expectative en Chine et aux Etats-Unis

Le numéro deux mondial des spiritueux (derrière le britannique Diageo) a de nouveau annoncé fin avril un repli de ses ventes trimestrielles, de 3% à 2,3 milliards d'euros, maintenant sa prévision de baisse annuelle de son revenu, de quelques points de pourcentage à périmètre et taux de change constants, dans un contexte géopolitique "difficile".

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Sur un marché chinois déjà atone, le secteur souffre en outre des sanctions appliquées par Pékin depuis l'automne 2024 en rétorsion à des mesures européennes sur ses voitures électriques. En attendant les conclusions début juillet d'une enquête anti-dumping lancée par la Chine, les alcooliers ont dû verser de fortes cautions, et surtout se voient privés d'accès aux duty-free.

Le secteur est aussi dans l'expectative sur le marché américain, dans un contexte de décisions mouvantes de l'administration Trump sur des droits de douane supplémentaires. Pour le trimestre en cours, quatrième de son exercice décalé, "c'est difficile de savoir à quoi s'attendre en raison de la situation", avait indiqué la vice-présidente finance de Pernod Ricard, Hélène de Tissot, fin avril.

Mais le groupe "a la capacité de maintenir ses marges sans compromis sur le niveau d'investissements pour soutenir la croissance des marques aux Etats-Unis", son premier marché mondial, avait-elle dit, évoquant notamment la publicité ou les partenariats d'événements.

Un contexte refletant de nouvelles réalités

Ce contexte général, auquel s'ajoutent les nouveaux comportements de consommation en matière d'alcool avec une certaine désaffection sur certains marchés, pèse globalement sur les entreprises de spiritueux.

Très dépendante du marché chinois, la maison de cognac Rémy Martin, filiale de Rémy Cointreau, a annoncé dès avril le placement de plusieurs centaines de salariés au chômage partiel une semaine par mois jusqu'en juin.

Depuis, Moët Hennessy (champagne, vins et spiritueux de LVMH) a dit son intention de réduire ses effectifs, la presse évoquant quelque 10% de la masse salariale.

Le géant Diageo, qui possède les marques Smirnoff ou Guinness, a pour sa part prévu un plan d'économie de 500 millions de dollars pour réduire sa dette.