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Nicolas Ferrary, directeur France du site d'hébergement chez l'habitant, a réagi à la polémique née après son partenariat avorté avec la SNCF. 
INTERVIEW

Le directeur France d'Airbnb est en colère. Le site Internet voyages-sncf.com, filiale de la SNCF, a annoncé mardi qu'il mettait un terme à son opération de partenariat avec la plateforme d'hébergement chez l'habitant, après une levée de boucliers d'hôteliers. "Je suis surpris, je trouve ça assez scandaleux", a pesté Nicolas Ferrary, invité mardi soir du club de la presse d'Europe 1. "Ce partenariat consistait pour voyages-sncf à envoyer une proposition à une partie de leurs clients après l'achat d'un billet de train. Si vous deveniez hôte sur Airbnb lors de votre voyage, cela permettait de financer votre voyage et donc de rembourser une grande partie ou la totalité du billet de train, voire de gagner de l'argent. Cela permettait aux Français de voyager plus, et d'augmenter leur pouvoir d'achat en gagnant un peu d'argent en louant leur logement", a-t-il expliqué.

"On paye les impôts qu'on doit payer en France". En résumé : Airbnb proposait à ses clients de financer un billet de train en échange de la location de leur logement. Cette initiative a été fortement critiquée par les professionnels de l'hôtellerie, ce qui a incité la SNCF à mettre fin au partenariat, quatre jours après son annonce. "Je ne comprends vraiment pas le problème. Que quelques lobbies hôteliers utilisent cette excuse pour taper sur de nouveaux modèles comme Airbnb est scandaleux", a réagi Nicolas Ferrary.

La plateforme d'hébergement est également régulièrement pointée du doigt pour ne payer que 2% d'impôts sur son chiffre d'affaires, selon plusieurs sources. "C'est totalement faux. On paye les impôts qu'on doit payer en France", a contesté le directeur France d'Airbnb, sans livrer de chiffres précis. Airbnb, fondée en 2008 à San Francisco, a connu une forte croissance au point d'atteindre une valorisation de plus de 25 milliards de dollars cette année (près de 23 milliards d'euros). Mais la start-up s'est heurtée aux hôteliers qui l'accusent de concurrence déloyale, et aux autorités de régulation, notamment en Europe.