Le FMI a annoncé mardi qu'il tablait pour 2019 sur la croissance la plus faible depuis sept ans. 1:18
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
En dévoilant la dernière prévision d'expansion de l'économie mondiale pour 2019, Gita Gopinath, l'économiste en chef du FMI, a pressé les décideurs politiques de réduire "urgemment" les tensions commerciales.

"À 3% de croissance, il n'y a pas de place pour les erreurs politiques." En dévoilant la dernière prévision d'expansion de l'économie mondiale pour 2019, Gita Gopinath, l'économiste en chef du FMI (Fonds monétaire international), a pressé les décideurs politiques de réduire "urgemment" les tensions commerciales.

"Nous accueillons favorablement tout pas allant vers une baisse des tensions"

Le FMI a annoncé mardi qu'il tablait pour 2019 sur la croissance la plus faible depuis la crise financière, incriminant en premier lieu la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui entame durement le commerce international et va amputer le PIB mondial de 0,8%. Les estimations ont été élaborées avant l'annonce, vendredi, d'un accord de principe entre les deux premières puissances économiques mondiales. "Nous accueillons favorablement tout pas allant vers une baisse des tensions", a réagi Gita Gopinath lors d'une conférence de presse.

Si l'accord était effectivement signé, l'impact sur le PIB serait atténué de 0,1 à 0,2 point, a-t-elle ajouté, tout en soulignant que la baisse de la confiance, effet secondaire, était amenée à durer plus longtemps. La persistance des tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, la difficile sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit) et un secteur manufacturier, en particulier automobile, en berne constituent les autres principaux risques ayant conduit le Fonds à abaisser, pour la cinquième fois en un an, sa prévision de croissance mondiale.

"Ralentissement synchronisé"

"L'économie mondiale connaît un ralentissement synchronisé", a commenté Gita Gopinath, reprenant l'expression de la nouvelle directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Et alors que la reprise avait été portée par le commerce international après la crise de 2008, le volume des biens et services échangés ne va augmenter que de 1,1% cette année soit 1,4 point de pourcentage de moins que ce que prévoyait encore le FMI à l'été. C'est la plus faible progression depuis 2012 et une chute par rapport aux 3,6% de 2018.

Washington et Pékin, au cœur d'une guerre des tarifs douaniers sans précédent depuis mars 2018, enregistreront tous deux des croissances moins fortes qu'estimé en juillet. L'expansion américaine devrait ainsi tomber à 2,4% (une révision de -0,2 point par rapport aux prévisions de juillet) et celle de la Chine à 6,1% (-0,1 point). "L'incertitude liée au commerce a eu des effets négatifs sur l'investissement" aux États-Unis, a commenté le FMI. "Mais l'emploi et la consommation restent robustes, également soutenus par des mesures de relance", note-t-il, ce qui permet à la première économie du monde de tirer, pour le moment, son épingle du jeu.

En Italie, le PIB stagne, croissance de 0,5% en Allemagne

"En Chine, la dégradation de la croissance reflète non seulement la hausse des tarifs douaniers mais encore le ralentissement de la demande intérieure consécutive aux mesures prises pour maîtriser la dette", explique l'institution. Parallèlement, les pays de la zone euro font pâle figure avec une croissance attendue de 1,2% (-0,1 point) en 2019.

En Italie, le PIB va même stagner; en Allemagne, il va croître de seulement 0,5% (-0,2 point) et de 1,2% en France (-0,1 point). "D'une manière générale, la faiblesse des exportations freine l'activité de la zone euro depuis le début de 2018", a résumé le FMI, qui note aussi la persistance de l'impact du changement des normes polluantes dans le secteur automobile.