La SNCF teste des portiques anti-fraude

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La SNCF a installé à titre expérimental des portiques pour limiter des quais aux seuls titulaires d'un titre de transport et ainsi lutter contre la fraude. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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TRANSPORT - Les gares de Paris Montparnasse et Marseille Saint-Charles expérimentent depuis lundi un portique qui limite l’accès aux quais aux seuls titulaires d’un titre de transport.

Après les portiques de sécurité, la SNCF expérimente un autre appareil : le portique antifraude, censé empêcher les voyageurs sans titre de transport d’accéder aux trains. Les deux premiers portiques ont été mis en service lundi, rapporte Le Figaro , mais ils devront d’abord faire leurs preuves.

La fraude, tout sauf anecdotique pour la SNCF. Les sociétés de transports sont bien plus exposées à la fraude qu’une entreprise lambda et le phénomène coûte cher : la SNCF estime qu’elle perd ainsi 300 millions d’euros par an, une somme à laquelle il faut ajouter le coût de la lutte contre la fraude. La compagnie ferroviaire a réagi début 2015 en relevant le montant de ses amendes mais avec un taux de recouvrement avoisinant les 12%, cette seule menace ne suffit pas.

Des portiques pour accéder aux quais. La SNCF a donc décidé de lancer l’acte 2 de son plan anti-fraude en installant à titre expérimental des portiques anti-fraude dans les gares de Paris Montparnasse et Marseille Saint-Charles. Opérationnels depuis lundi, ces portiques sont constitués de portes vitrées et de lecteurs optiques : ce n’est qu’après avoir scanné son titre de transport, qu’il s’agisse d’un billet classique, d’une carte de transport ou d’un e-billet, que la porte s’ouvre. Les accompagnants n’ayant plus accès aux quais, la SNCF a prévu de poster plusieurs agents à côté de ces portiques pour aider les personnes à mobilité réduite et les enfants non accompagnés à monter à bord du train.

Ce n’est qu’après un premier bilan que la SNCF décidera de généraliser ou non ces portiques dans les gares les plus fréquentées, sachant qu’un tel dispositif présente aussi un inconvénient : il ralentit l’accès des voyageurs au train et peut donc générer des retards les jours de forte affluence. "Si le dispositif s'avère satisfaisant, il sera étendu d'ici 2017 dans quinze autres gares : Lyon, Nord et Est à Paris, Part-Dieu et Perrache à Lyon, Aix-TGV, Bordeaux, Le Mans, Montpellier, Nantes, Rennes, Saint-Pierre-des-Corps et Tours", précise Le Figaro.

Et un premier bilan des portiques de sécurité. La SNCF a également fait un premier point sur les portiques qu’elle a installés dans les gares desservies par le Thalys et qui servent non pas à lutter contre la fraude, mais à améliorer la sécurité à bord des trains. Installés le 20 décembre en gare du Nord à Paris et en gare de Lille, ces portiques doivent permettre de détecter la présence de métal ou d’explosifs et sont associé à un scanner à rayon X pour scruter le contenu des bagages.

Trois semaines après leur installation, "il y a environ 100.000 personnes qui ont utilisé ces portiques sur le Thalys. Ça marche bien. Ce qu'on peut dire simplement, c'est que lorsqu'il y a des trains très très très chargés, avec 600, 700 personnes, on a du mal à faire passer toutes les personnes en rang d'oignon", a déclaré Guillaume Pepy vendredi sur France Info. Et le patron de la SNCF d’ajouter : "on verra, une fois que l'expérience sera complète, s'il faut prendre la décision d'en mettre ailleurs".