C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : un million d’emplois ont été créés en France en quatre ans, mais les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter. 60% d’entre elles font état de difficultés de recrutement. Les délais de recrutement s’allongent et de nombreux projets d’embauche échouent, faute de candidats. Et ce malgré un taux de chômage global qui reste élevé, autour de 8,5%.
Selon une étude de Pôle emploi, on recensait en 2018 entre 200.000 et 350.000 projets de recrutements qui avaient dû être annulés par manque de candidats. Et ce qui est très spécifique à la France par rapport à nos voisins, c’est que l’on déplore des pénuries dans une foule de secteurs et pas seulement dans des domaines pointus.
Selon le baromètre d’Adecco, la société d’intérim, la construction arrive en tête : 65% des entreprises du secteur ont du mal à recruter. Suivent l’informatique, la logistique, le secteur médical et social. Si on parle métiers, vous avez par exemple des pénuries d’embauche dans près de 80% des cas quand il s’agit de trouver des chauffeurs de poids lourds, dans 67% des cas pour des informaticiens, 64% pour des personnels de cuisine...
Pourquoi ? Parce que nous avons encore un trop grand écart entre la formation initiale et les besoins des entreprises. D’où l’accent mis sur la formation continue par le gouvernement. C’est en train de changer la donne. Mais bien sûr, ça prend du temps. On paie des années d’investissements insuffisants dans la formation.