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Carole Ferry, avec AFP, édité par Mathilde Durand
Les dirigeants de PME, malgré une reprise économique décalée par le second confinement, sont plutôt optimistes, selon une enquête de la BpiFrance. Malgré un horizon incertain, 58% d'entre eux maintiennent leurs projets d'embauche et 51% des entreprises déclarent désormais qu'elles vont maintenir leurs projets d'investissement. 

Une note d'optimisme dans une période complexe. Selon une enquête de la BpiFrance, Banque publique d'Investissement, réalisée auprès de 5.178 responsables de PME interrogés entre fin octobre et début décembre, les chefs d'entreprises ont plutôt le moral pour 2021, malgré la crise sanitaire et économique liée au Covid-19. Pourtant des secteurs entiers sont à l'arrêt, tels que le tourisme, la restauration ou encore l'événementiel : une part qui représenterait environ 10% de l'économie. Néanmoins, les 90% des chefs d'entreprises restant sont plutôt confiants et croient en une reprise économique, qu'ils envisagent désormais comme tardive. Un constat partagé par le Medef dans une enquête interne.

Une reprise décalée mais des investissements maintenus 

Début septembre, la moitié de ces entrepreneurs faisaient encore état d'"un retour à la normale rapide ou déjà effectué", selon un baromètre qu'avait alors publié la banque publique d'investissement. "Les entreprises gardent le cap de la reprise malgré le second confinement", mis à part les secteurs administrativement fermés, a déclaré Philippe Mutricy, directeur des études chez Bpifrance. Mais "le deuxième confinement et les incertitudes qui l'accompagnent ont quand même rallongé l'horizon" de cette reprise, ajoute Baptiste Thornary, chef économiste de la banque publique.

Un retour à la normale est maintenant envisagé durant la deuxième moitié de l'année 2021 par 35% des responsables de PME interrogés, tandis qu'un quart d'entre eux pensent qu'il ne se produira qu'à partir de 2022.

Néanmoins, d'après la Banque publique d'investissement, les chefs d'entreprises seraient plus nombreux qu'en juillet à maintenir leurs intentions d'embauche ou d'investissement pour 2021. Environ 58% des dirigeants de PME maintiennent leurs projets d'embauche, soit autant que début septembre, avant la deuxième vague épidémique. D'autre part, 51% des entreprises déclarent désormais qu'elles vont maintenir leurs projets d'investissement, contre 45% début septembre et 41% au sortir du premier confinement.

Sur 2020, "la part de reports de projets d'investissement est trois fois plus élevée que la part d'annulations", souligne Philippe Mutricy, directeur des études chez Bpifrance, précisant que "le vrai renoncement à l'investissement ne concerne que 13% des projets". 

Une trésorerie à flot et un rebond industriel encourageant

Les trésoreries ont été globalement maintenues à flots grâce aux PGE, les prêts garantis par l'Etat. Selon l'enquête 35% des entreprises ne l'avaient toujours "peu ou pas du tout utilisé" durant le deuxième confinement et 27% n'en avaient consommé que moins de la moitié. et 6% des entreprises seulement craignent de ne pas pouvoir le rembourser.

Dans le secteur construction, les carnets de commande sont plutôt bien fournis pour le premier semestre. On est loin de l'euphorie mais l'horizon est moins sombre qu'au printemps. ""En effet, nous avons eu très peur à la sortie du premier confinement. On a tous été agréablement surpris par la qualité du rebond industriel et nos carnets de commandes se sont plutôt remplis ou maintenus au second semestre", confirme Henri Morel, président de la fédération de l'industrie mécanique, qui représente 3.000 entreprises.

"Evidemment, il y a des disparités par secteur", concède-t-il. "Mais globalement, on a bien fini l'année. Certes à des niveaux un peu inférieurs par rapport à l'année précédente, mais globalement on est plutôt confiant". Selon Bercy, 6.000 industriels ont déjà déposé leurs dossiers dans le cadre du plan de relance. Un nombre supérieur à ce qui était initialement attendu.