Les prix des abonnements devraient s'orienter à la hausse, face à l'augmentation des prix de l'énergie. 0:55
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Baptiste Morin, édité par Yanis Darras , modifié à
Les transports en commun français ont du mal à suivre le rythme de l’inflation. Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes… Partout, l’augmentation des prix de l'électricité et du gaz, pèse sur les budgets et pose la question d’une répercussion sur les usagers. À Paris, une hausse du prix du passe Navigo a déjà été annoncée par la région Île-de-France.

Il y avait les investissements massifs pour développer le réseau en vue des Jeux olympiques de Paris 2024 et la baisse de la fréquentation après la crise sanitaire. Désormais, il faut ajouter la brutale augmentation des prix de l’énergie. La région Île-de-France a fait ses comptes et doit trouver 950 millions d’euros pour boucler son budget 2023. Face à ce constat, la hausse du prix du passe Navigo au 1er janvier apparaît inévitable.

Effet boule de neige

La situation est semblable à Lyon. Le deuxième réseau de transports de France a déjà vu son budget énergie passer de 40 à 50 millions d’euros entre 2021 et 2022. Là aussi, la région ne veut pas renoncer à ses investissements. Le Sytral, qui gère les transports lyonnais, a enclenché une transition avec l’objectif de sortir de l’utilisation de bus diesel. Et à Lyon, aussi, le prix du ticket augmentera au 1er janvier prochain.

Le sujet existe aussi à Bordeaux, même si aucune décision n’a encore été actée. A Toulouse, les prix ont déjà augmenté au 1er septembre, sans lien avec l’inflation. À Nantes aussi, la métropole se questionne. Il faut dire que plus de 300 bus y roulent au gaz. Mais le cas francilien est le plus préoccupant.

Le passe Navigo à 100 euros par mois ? Impossible

Pour la région Île-de-France, une course contre la montre a été enclenchée. Si les 950 millions d’euros étaient entièrement répercutés sur les usagers, le prix du passe Navigo passerait de 75 à 100 euros par mois. "Avec Valérie Pécresse, on refuse le passe à 100 euros. On a donc proposé toute une série de mesures pour faire que la hausse soit la plus faible possible pour les usagers", explique Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’Île-de-France Mobilités.

La région a par exemple déjà trouvé 200 millions d’euros dans ses caisses. Elle demande un effort de 100 millions d’euros aux collectivités. Elle s’est aussi tournée vers la SNCF et la RATP pour obtenir la même somme. Elle demande aussi la baisse de la TVA et la hausse de la taxe mobilité versée par les entreprises. Mais malgré tout, le prix du passe Navigo augmentera probablement. La région rappelle d’ailleurs qu’il est resté fixe depuis cinq ans.