Impôt sur le revenu des retraités : l'abattement de 10% sera remplacé par un forfait de 2.000 euros, annonce Eric Lombard
Le ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, était invité sur le plateau du 20 heures de France 2, quelques heures après les annonces de François Bayrou qui concernent les orientations pour le budget 2026.
Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé, ce mardi, sur le plateau du 20h de France 2, que l’abattement fiscal de 10% appliqué aux pensions de retraite pour le calcul de l’impôt sur le revenu sera remplacé en 2026 par un montant fixe de 2.000 euros par an. "La déduction actuelle de 10 % sur les revenus sera transformée en un abattement forfaitaire de 2.000 euros applicable à tous", a-t-il précisé sur le plateau de France 2.
Selon le ministre, cette réforme bénéficiera principalement aux retraités soumis aux plus faibles niveaux d'imposition, dont la charge fiscale devrait diminuer. À l’inverse, ceux percevant plus de 20.000 euros annuels verront leur imposition légèrement augmenter. "C’est une mesure de justice sociale", a-t-il défendu, sans toutefois chiffrer le nombre de contribuables concernés par cette hausse.
Cette annonce intervient dans le cadre du plan du budget 2026 présenté le même jour par le Premier ministre François Bayrou. Ce programme inclut également la suppression de deux jours fériés, ainsi qu’un gel des prestations sociales et des pensions de retraite. Les oppositions ont vivement réagi, brandissant la menace d’une motion de censure.
Éric Lombard a tenu à préciser qu’il n’est pas question de rétablir l'ISF
François Bayrou a également fait part de la mise en place prochaine d’une "contribution de solidarité" à destination des contribuables les plus aisés. Sur France 2, Éric Lombard a tenu à préciser qu’il n’est pas question de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), supprimé en 2018 au profit de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui cible uniquement les biens immobiliers dont la valeur nette dépasse 1,3 million d’euros.
La "contribution différentielle" instaurée en 2025 pour garantir un taux d’imposition minimum de 20 % sur les revenus les plus élevés sera reconduite en 2026. Par ailleurs, une consultation sera lancée pour encadrer davantage l’optimisation fiscale excessive des patrimoines importants. "L’idée est de s’attaquer à l’épargne excédentaire, pas à l’investissement productif", a précisé le ministre.
Enfin, Éric Lombard a évoqué la prévision de croissance du gouvernement pour 2025, actuellement établie à 0,7 %, un chiffre légèrement supérieur aux estimations de l’Insee et de la Banque de France. Il a indiqué que cette prévision serait révisée à la rentrée, en fonction notamment de l’évolution des discussions commerciales en cours avec les États-Unis sur les droits de douane.