Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du MEDEF. 2:53
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J.R. , modifié à
Pour le vice-président délégué du MEDEF, le gouvernement "laisse la boule puante au gouvernement suivant".
INTERVIEW

Le prélèvement à la source, grande réforme fiscale du quinquennat de François Hollande, doit entrer en vigueur au 1er janvier 2018. Désormais, les employeurs seront chargés de prélever l’impôt, qui sera directement déduit sur le salaire des employés. 

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, "n’est pas hostile au principe". En revanche, il conteste vivement les modalités de la réforme. "Faire cette réforme en fin de quinquennat, en laissant la "boule puante" au gouvernement suivant, je ne trouve pas ça professionnel", s’est insurgé le vice-président du Medef, interrogé mercredi soir au Club de la presse d'Europe 1.

"Il faut simplifier l’impôt." La France est un des rares pays développés à ne pas prélever l’impôt sur le revenu à la source. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, l’appliquer également dans l’hexagone est délicat en raison de la complexité du système fiscal. "Partout en Europe on prélève à la source, oui. Mais en Angleterre il y a trois tranches d’impôts et deux niches fiscales. Pour prélever à la source, il faut simplifier l’impôt", assure-t-il.

"Une charge supplémentaire aux entreprises." Pour Geoffroy Roux de Bézieux, la réforme envisagée par le gouvernement alourdirait en outre le travail des entreprises. "On met une charge supplémentaire aux entreprises, sans aucune économie en échange. En Suisse, les entreprises sont rémunérées pour effectuer le prélèvement à la source", explique-t-il. 

Geoffroy Roux de Bézieux demande également au gouvernement de reporter cette réforme d’un an, au 1er janvier 2019, afin d’étudier les propositions alternatives du Medef. Selon un sondage Odoxa effectué en juin dernier, plus de 65% des Français se déclarent favorables au prélèvement à la source.