Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France 1:42
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Aurélien Fleurot , modifié à
Île-de-France Mobilités, qui gère les transports franciliens, a décidé de ne plus payer les 400 millions d’euros mensuels à la SNCF et à la RATP tant que l'État ne débloque pas une aide supplémentaire. Avec des recettes en chute libre, les pertes sont estimées à 2,6 milliards d’euros par Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France.

La décision a été entérinée mercredi par le Conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités, l’autorité régulatrice des transports en Île-de-France. Le versement mensuel de 400 millions d’euros aux opérateurs SNCF et RATP ne sera pas effectué. Et les suivants non plus si une solution n’est pas trouvée. La crise sanitaire liée au coronavirus et la faible fréquentation des transports en commun franciliens ont amputé les revenus de l'Autorité Régulatrice des Transports que préside Valérie Pécresse.

Ne pas faire payer les usagers

La présidente de la région Île-de-France estime avoir joué le jeu pendant la crise sanitaire. D'abord en remboursant 100 euros à chaque abonné du Pass Navigo. Puis en continuant à payer entièrement, comme d'habitude, les opérateurs que sont la SNCF et la RATP, avec seulement 30% de trains en circulation.

Île-de-France Mobilités estime qu'il y a eu 600 millions d'euros de trop perçu par les deux compagnies et se retrouve maintenant en grande difficulté financière : 1,6 milliard d'euros de pertes de billetteries et un milliard d’euros lié au versement transport des entreprises.

Sans compensation du manque à gagner total, l'une des possibilités pour la région afin de financer les transports publics serait d'augmenter le prix des abonnements mensuels de 20 euros pendant cinq ans. "Il est hors de question que les voyageurs payent la facture Covid alors que dans d'autres pays, ce sont les États qui ont compensé les pertes", a martelé Valérie Pécresse.

La SNCF déjà dans le rouge

Cette cessation de paiement va impacter les finances déjà bien affaiblies de la SNCF. En déplacement dans le Bas-Rhin ce matin, le président de la compagnie ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, a précisé que la SNCF "respectera ses obligations de service public" mais qu’à partir du moment "où on nous commande un service, il est normal qu’on nous paie pour le service que nous réalisons". Jean-Pierre Farandou a également rappelé que "la SNCF a déjà perdu quatre milliards d’euros dans cette crise". Le président de la SNCF a espéré que les discussions en cours aboutissent vite à une "juste compensation".

De son côté, Valérie Pécresse a demandé au nouveau Premier ministre, Jean Castex, de la recevoir au plus vite à Matignon. Une démarche soutenue par la maire de Paris. Sur son compte Twitter, Anne Hidalgo a évoqué la situation financière très critique "qui ne doit pas pénaliser les Franciliens".