La crème de cassis de Dijon ne pourrait pas être fabriquée en Chine. 1:13
  • Copié
Marine Protais , modifié à
Les fabricants de la crème de cassis de Dijon ont réussi à déjouer la tentative d'une société chinoise qui souhaitait en produire en Asie. Un soulagement pour les professionnels de la filière.

"C’est une grande victoire !", s’exclame Claire Briottet sur Europe 1 ce lundi. La présidente du Syndicat des fabricants du cassis de Dijon se réjouit d’avoir obtenu gain de cause, après près de deux ans de procédure. C'est désormais officiel : cette boisson, qui fête son 180ème anniversaire cette année et qui s'écoule à 8,5 millions de bouteilles chaque année, ne pourra pas être fabriquée en Chine. En juillet 2019, l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) alerte l'organisation d'une demande d'enregistrement, en Chine, de la marque "Dijon", en français et en chinois, par une entreprise de vins et spiritueux chinoise, dont le nom n'a pas été divulgué.

 

Claire Briottet, également directrice de la Maison Briottet, estime avoir "évité le pire". "Cette crème de cassis "made in China" aurait certainement été un produit bien médiocre et, surtout, n’aurait pas été au niveau de la crème de cassis de Dijon", assure-t-elle. D’autant que cette boisson nécessite un savoir-faire bien particulier.

Des règles strictes à respecter

Pour parvenir à réaliser ce produit, il faut respecter un certain nombre de règles. Les fabricants dijonnais font notamment macérer des baies de cassis dans de l’alcool neutre et de l’eau, et assure une charge en fruits minimum de 200 grammes par litre. "Nous, on fait tout pour avoir un produit de qualité. Donc c’est impensable que des Chinois écrivent 'Dijon' sur les bouteilles alors que le produit n’a jamais vu la commune de Dijon !", s’agace Claire Briottet.

Elle se dit soulagée, d’autant que cette victoire garantit également le maintien des emplois. La filière de production de la crème de cassis de Dijon fait, aujourd’hui, travailler 200 personnes et de nombreux producteurs de fruits. Claire Briottet espère également que cette victoire servira de "mise en garde" à tous les pays qui envisageraient de fabriquer, eux aussi, de la crème de cassis de Dijon. "Si jamais d’autres voulaient faire la même, le cassis de Dijon riposterait", alerte la présidente du Syndicat des fabricants de cassis de Dijon.