François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était l'invité d'Europe 1. 3:11
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Séverine Mermilliod , modifié à
François Villeroy de Galhau, ​gouverneur de la Banque de France, a rappelé jeudi sur Europe 1 que les prêts garantis par l'Etat (PGE) devaient être remboursés, faute de quoi ce serait aux "contribuables" de "payer l'addition".
INTERVIEW

"Une dette, c’est fait pour être remboursée, tôt ou tard. Si on ne rembourse pas sa dette, ensuite plus personne ne peut prêter !", a martelé jeudi sur Europe 1 François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à propos des prêts garantis par l’État (PGE) attribués aux entreprises, alors que certains appellent à annuler purement et simplement l'ardoise.

"L'argent public, c'est le nôtre"

"Les PGE peuvent être prolongés, mais doivent être remboursés. S’ils ne l’étaient pas, c’est nous, contribuables, qui payerions l'addition. On dit l'Etat, mais l’Etat c’est nous, l’argent public, c’est le nôtre, celui de nos enfants. Ça ne peut pas être open bar !", a soutenu le gouverneur de la Banque de France, balayant ainsi l'hypothèse selon laquelle ces prêts pourraient ne jamais être remboursés.

En revanche, "les taux d'intérêt sont bas, ils vont le rester", a assuré François Villeroy de Galhau. "On a fait mieux que les autres pays européens" en la matière, s'est-il félicité, car "il y a eu plus de PGE qu'ailleurs, le montant est plus élevé, ils ont été essentiellement aux petites entreprises, et ils ont les taux les plus bas d’Europe. Donc c’est favorable et cela a aidé la trésorerie des entreprises".

Relancer l'investissement

"Mais ça ne suffit pas", a-t-il rappelé. "On s'est occupé de la trésorerie", mais sa crainte réside désormais dans la relance de l'investissement, qui pourrait être "la victime invisible de la reprise, car les chefs d’entreprise n’auront pas confiance".

Il a donc tenu à rassurer ces derniers : "Notre estimation, c’est que les besoins qui ne seront pas couverts par des mécanismes existants, privés, sont de l’ordre de 10 à 20 milliards de fonds propres, qui concernent une centaine d’ETI, environ 10.000 PME et beaucoup plus de TPE. Là-dessus il y a des dispositions dans le plan de relance, avec 3 milliards qui permettent 10 à 20 milliards de fonds propres (des prêts participatifs pourront être accordés aux TPE, PME, et ETI à hauteur de 10 à 20 milliards d’euros, NDLR). Il faut dire aux chefs d'entreprises que ces mécanismes vont exister, vont être en place, et vont leur donner la confiance pour investir."