Hôtellerie-restauration : une hausse de 5% sur le Smic pour rendre le secteur attractif

La grille des salaires doit désormais être signée par les syndicats.
La grille des salaires doit désormais être signée par les syndicats. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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Invité au micro d'Europe 1 ce dimanche matin, Thierry Grégoire, le président de la branche des saisonniers de l’UMIH, évoque la nouvelle grille des salaires proposée par le patronat afin de séduire une nouvelle main d'œuvre pour les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Parmi les solutions apportées, une rémunération minimum à 5% au dessus du Smic. La grille doit désormais être validée par les syndicats. 
INTERVIEW

Jeudi, les organisations patronales de l’hôtellerie-restauration ont proposé une nouvelle grille des salaires assurant au moins 5% de revalorisation sur le Smic. Une étape des négociations, soumise encore, à la signature des syndicats de salariés lundi et jusqu’au 17 janvier. Pour Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l’UMIH, principale organisation du secteur, sur le reste de la grille cela se traduit par "une augmentation moyenne de 16 %". "On a une responsabilité pour l'attractivité de nos métiers car nous avons perdu un certain nombre de salariés", ajoute le représentant de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), invité au micro d'Europe 1 ce dimanche.

 

"Le Covid a accéléré l'érosion"

Actuellement, 30% de postes ne sont pas pourvus dans l'hôtellerie et la restauration. Et au total, près de 237.000 salariés ont quitté la profession durant la pandémie de Covid-19. Mais le responsable de l'organisation patronale nuance: "Le Covid n'a fait qu'accélérer l'érosion car on avait déjà, depuis dix ans, 100.000 emplois non pourvus." La revalorisation salariale, serait-elle alors LA solution pour endiguer la crise dans la secteur ? "Il était important de revaloriser la grille des salaires des minima conventionnels. (...) Mais il y a aussi les conditions de travail. C'est sur ce deuxième volet que l'on s'engage à travailler dès l'année prochaine." 

Des annulations liées au durcissement des règles sanitaires

Avec notamment, une amélioration du travail de nuit, des coupures mais aussi du travail le week-end. Pendant les fêtes, les restaurateurs ont dû, tant bien que mal, adapter leurs horaires et jours d'ouvertures par faute de main d'œuvre. "C'est une réalité, malheureusement. On a aussi des salariés qui n'ont pas compris ou qui comprennent mais qui ne veulent plus que l'on travaille quand nos clients sont sur des temps de repos." Et le durcissement des mesures sanitaires n'est pas prêt de rassurer les restaurateurs et professionnel de l'hôtellerie, déjà victimes de 5 à 10% d'annulation en raison de la fermeture de la frontière franco-britannique.

"Maintenir en vie nos entreprises"

"Les organisateurs de réception sont probablement ceux qui ont été le plus touchés durement. Le mois de décembre est un mois très important pour eux et ils ont entre 80 et 90% d'annulations de part les restrictions sanitaires. On est en train de pousser un maximum l'accompagnement, notamment sur le Fonds de solidarité, (...) pour maintenir en vie nos entreprises." Pour cela, Thierry Grégoire appel l'exécutif a écouter les revendications des restaurateurs et hôteliers, avec par exemple, un remboursement des prêts garantis par l'Etat "pas avant 10 ans". "Il faut que l'exécutif comprenne qu'il peut y avoir une casse terrible au printemps", conclut-il.