Hinkley Point : selon son ancien n°2, EDF aurait pu "se trouver dans la situation d'Areva"

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Image d'illustration. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Thomas Piquemal, qui a démissionné de son poste en mars dernier, s'est exprimé mercredi devant une commission de l'Assemblée nationale.

L'ex-directeur financier d'EDF, Thomas Piquemal, a estimé mercredi que le souhait du PDG d'EDF de prendre une décision finale d'investissement dès mars sur le projet de centrale nucléaire d'Hinkley Point en Angleterre, sans plan de financement sécurisé, aurait pu conduire le groupe à "se trouver dans la situation d'Areva", le spécialiste français du nucléaire, en grande difficulté financière.

"Après tout, il y a l'État français". "On peut toujours dire qu'on aurait pu aller à la décision finale d'investissement comme le souhaitait le président Jean-Bernard Lévy fin mars, sans plan de financement bouclé, en se disant 'mais après tout, il y a l'Etat français' (...), mais moi je ne peux pas considérer que je cautionne une décision qui pourrait amener un jour EDF à se trouver dans la situation d'Areva", a expliqué Thomas Piquemal devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Il voulait un report de trois ans. C'est la première fois que l'ancien numéro deux d'EDF s'exprimait publiquement depuis sa démission début mars, qu'il a justifiée par son incapacité à obtenir un report de trois ans d'Hinkley Point, un projet de 18 milliards de livres (environ 23 milliards d'euros), vivement contesté aussi par les syndicats du groupe.

Renflouement. Depuis, EDF a annoncé fin avril que l'État français s'était engagé à renflouer l'électricien dans le cadre d'un projet d'augmentation de capital de 4 milliards d'euros destiné à renforcer ses fonds propres et financer ses investissements. L'État, actionnaire à 84,5%, mettra la main au portefeuille à hauteur de 3 milliards d'euros, alors qu'en janvier, il s'était déjà engagé à renflouer Areva.