Gare SNCF Transilien Grève 1:17
  • Copié
Au treizième jour de la mobilisation contre la réforme des retraites, le réseau SNCF continue d'être "très perturbé" mardi, avec un train sur cinq en Île-de-France. Sur Europe 1, le directeur de SNCF Transilien Alain Krakovitch estime qu'"on est en grande difficulté par rapport à des flux très importants" de voyageurs.
INTERVIEW

Le treizième jour. Le pire de tous côté transports ? Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites a lieu, mardi, le réseau SNCF continue d'être très perturbé, avec seulement un Transilien sur cinq en circulation. Inévitablement, les scènes de cohue observées depuis le début des grèves devraient se répéter sur les quais d'une région où 3,5 millions de voyageurs empruntent quotidiennement ce réseau. C'est la raison pour laquelle le directeur de SNCF Transilien Alain Krakovitch invite, sur Europe 1, "le plus de personnes possible à ne pas se rendre en gare", mardi.

"Bousculades" et "malaises voyageurs"

Avec seulement 20% des trains en circulation mardi, contre 25% lundi, Alain Krakovitch s'attend à une nouvelle journée noire sur le réseau. D'où son "message d'alerte" à destination des voyageurs : "On sait que c'est difficile de passer plusieurs jours en télétravail, de poser plusieurs RTT, que certains n'ont pas d'autres choix que de prendre les transports en commun, mais il faut les alerter sur le fait qu'avec un train sur cinq, on est en grande difficulté par rapport à des flux très importants" de voyageurs, explique-t-il.

"Même si on met tout en oeuvre organiser les flux et faire les filtrages en amont des quais, quand il y a un trop écart entre le nombre de voyageurs et le nombre de places dans les trains qu'on fait circuler, tout le monde est conscient qu'il y a un risque", poursuit Alain Krakovitch, qui rappelle les "bousculades" et les "malaises voyageurs" rencontrés depuis près de deux semaines. "Il y a des gens qui ne peuvent pas télétravailler ou prendre d'autres moyens de transport que le train, mais il y a un certain nombre de personnes qui peuvent peut-être trouver d'autres solutions."

Pas de fermetures de gares envisagées

Depuis quelques jours, Alain Krakovitch et ses équipes observent en tout cas "de plus en plus de monde dans les trains". Pourtant, il refuse de fermer les gares pour raison de sécurité, une "mesure de facilité", selon lui : "C'est de notre responsabilité de pouvoir offrir une solution à tous ceux qui ne peuvent vraiment pas faire autrement", insiste le dirigeant.

Reste que la situation commence à peser sur l'ensemble des équipes non-grévistes : "La fatigue s'installe, le stress aussi", déplore Alain Krakovitch. "On a mobilisé beaucoup de monde, notamment 150 personnes gare du Nord." Cela va-t-il suffire ? "Quand on a cette conjonction de clients stressés et d'agents fatigués, les risques sont plus importants", assure-t-il, mais "globalement, ça se passe le moins mal possible" pour l'instant.