Gap France placé en redressement judiciaire
La société Wilsam, détentrice des 20 magasins franchisés de l'enseigne Gap France, a été placée en redressement judiciaire, selon un jugement du tribunal de commerce de Grenoble.
La société Wilsam, détentrice des 20 magasins franchisés de l'enseigne Gap France , a été placée en redressement judiciaire, selon un jugement du tribunal de commerce de Grenoble rendu public mardi. La décision du tribunal a été prise "sur demande de son dirigeant Patrick Puy et conformément aux réquisitions du parquet", indique le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué. Le tribunal "a désigné les mêmes mandataires et administrateurs judiciaires" que pour les sociétés Go Sport, qui détiennent Gap France, "par souci de cohérence économique", précise-t-il.
Gap France n'est pas le seul magasin en difficulté
La déclaration de cessation des paiements de Wilsam a été effectuée sur la base de l'analyse financière établie par le cabinet Eight Advisory, note le tribunal dans son jugement daté de mercredi. Elle "fait ressortir un actif disponible de 378.856 euros et un passif exigible de 26.292.594 euros", soit une "différence négative" de près de 26 millions d'euros, ainsi que d'autres mouvements de trésorerie entre Wilsam et la société MPI. La fin de la période d'observation a été fixée au 29 août.
L'enseigne Gap France est la propriété de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon, qui a fait fortune dans l'immobilier avant de racheter des enseignes de distribution comme Camaïeu, Go Sport, Gap France ainsi qu'une vingtaine de magasins Galeries Lafayette hors de Paris et se trouve dans la tourmente depuis des semaines.
Les commandes e-commerce déjà stoppées
Les élus du personnel de l'enseigne de prêt-à-porter avaient exercé leur droit d'alerte fin janvier afin d'obtenir des informations sur la situation de leur entreprise, rachetée en 2021 pour un euro par le groupe HPB (Hermione, People & Brands), qui a annoncé la revendre à Go Sport. La semaine passée, Gap France avait annoncé être "momentanément contraint de stopper les commandes e-commerce". La CFDT avait ajouté qu'un des magasins parisiens de l'enseigne, situé avenue des Ternes dans le 17e arrondissement de Paris, allait fermer d'ici fin mars.
Une enquête pour "escroquerie en bande organisée" au sein de l'entreprise Go Sport, qui détient Gap France, est par ailleurs en cours sous l'égide de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).