Fusion des IRP : le budget du Comité social et économique longuement débattu

Muriel Pénicaud, Assemblée nationale crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP - 1280
Le transfert de tout ou partie du montant de l'excédent annuel de la subvention de fonctionnement a été âprement discuté © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir validé la création du Comité social et économique, les députés ont longuement débattu sur son budget. 

Le budget du Comité social et économique (CSE), issu de la fusion des instances représentatives du personnel, a fait l'objet de longs échanges mercredi soir à l'Assemblée nationale, la gauche craignant un affaiblissement de ses possibilités d'action.

Fusion de trois instances. Dans le cadre de la réforme du Code du travail, les députés ont validé l'ordonnance sur la fusion des trois instances représentatives du personnel (comité d'entreprise, délégués du personnel et CHSCT) dans le CSE, qui conserve leurs compétences.

À l'instar de l'ancien comité d'entreprise, le CSE bénéficie d'un budget de fonctionnement, financé par l'employeur à hauteur d'au moins 0,2% de la masse salariale brute dans les entreprises de plus de 50 salariés. Une subvention peut aussi être accordée pour les activités sociales et culturelles, autre volet d'action du CSE.

"Les chocolats contre les expertises". Les députés socialistes, communistes et Insoumis se sont inquiétés de la nouvelle possibilité prévue, par délibération du CSE, d'un transfert de tout ou partie du montant de l'excédent annuel de la subvention de fonctionnement au financement des activités sociales et culturelles. "On crée les conditions pour que les colis de fin d'année, les loisirs, les activités culturelles soient arbitrées, contre des projets à dimension de santé, de sécurité", a pointé Sébastien Jumel (PCF). C'est "les chocolats contre les expertises" ou "le droit d'alerte", a résumé le même.

Résoudre la question des "excédents bloqués". Mais "nous ne sommes pas en train de faire quelque chose de grave !", s'est exclamée la ministre du Travail Muriel Pénicaud, assurant qu'il s'agissait de résoudre la question des "excédents bloqués". Un amendement du gouvernement est cependant venu limiter, dans des conditions à fixer par décret, ce transfert. 

Une assiette de calcul plus large. La ministre a aussi fait valoir que le CSE aura "plus de moyens" du fait de l'intégration dans l'assiette de calcul pour sa subvention de l'intéressement et de la participation, dispositifs qu'Emmanuel Macron veut justement développer. Muriel Pénicaud et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire rencontreront début décembre les partenaires sociaux sur ce "sujet important du partage de la valeur ajoutée dans l'entreprise", a précisé la première dans l'hémicycle, alors qu'un projet de loi sur la "transformation des entreprises" est en préparation.