Froid : au marché de Rungis, "la situation est sérieuse, mais pas désespérée"

© PHILIPPE LOPEZ / AFP
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Martin Feneau et Ugo Pascolo
L'interdiction de circulation des poids de nouveau appliquée, le marché de Rungis risque-t-il une rupture de stock ? Selon son président, la situation est sous contrôle". Mais les transproteurs déplorent un manque à gagner. 

Alors que vingt-sept départements sont toujours en vigilance orange en raison de chutes de neige, et que la circulation des poids lourds est de nouveau interdite au moins jusqu'à vendredi midi, le plus grand marché de produits frais d’Europe, à Rungis, tourne au ralenti. Au point d'arriver à une rupture de stock ? La question est posée de plus en plus ouvertement. "La situation est sérieuse, mais elle n'est pas désespérée", tempère toutefois le président du marché international de Rungis, Stéphane Layani, interrogé par Europe 1.

Une situation sous contrôle. "La situation est sous contrôle. Nous avons 48 heures de retard mais 72 heures de stock, il devrait y avoir des produits frais sur les marchés samedi matin", assure le commerçant. "Les consommateurs trouveront tous les produits qu'ils souhaitent sur les marchés, dans les restaurants, dans les commerces et surtout on continuera à approvisionner les hôpitaux, cantines crèches et prisons". 

Une inquiétude qui traverse les frontières. La confiance semble pourtant bel et bien s'effriter, notamment du côté des clients. Certains ont triplé leur commande, par crainte de nouveaux blocages. "Le client peut me dire que pour demain, il veut 14 palettes, alors que d'habitude il n'en prend que quatre. Ils font des réserves", admet Raul Barba, transporteur. Une inquiétude qui se répand...jusqu'en Chine, explique Jean-Michel Buzon, un autre transporteur. "J'étais en ligne avec un client de Shanghai, il me demandait une garantie pour sa livraison d’huîtres bretonnes", explique ce professionnel. "Il voulait savoir si on allait bien recevoir ses produits et les mettre dans l'avion. Si elles n'arrivent pas, je n'aurai rien à lui expédier", résume-t-il.

En raison de l'interdiction de circuler qui va durer jusqu'à vendredi midi, certains clients ont annulé leurs commandes. Une perte de plusieurs dizaines de milliers d'euros, estime le transporteur. Selon les estimations de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), le manque à gagner s’élève à environ 60 millions d’euros par jour. Avec des perturbations mardi, mercredi, jeudi et vendredi, les pertes devraient facilement dépasser les 200 millions d’euros.