Facebook triple ses impôts au Royaume-Uni à 15 millions de livres en 2017

Le géant de l'Internet a triplé le montant de ses impôts payés outre-Manche.
Le géant de l'Internet a triplé le montant de ses impôts payés outre-Manche. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP
En plein débat sur la taxation des GAFA, Facebook a fait savoir lundi qu'il a payé, en 2017, pour plus de 15 millions de livres d'impôts outre-Manche, soit le triple par rapport à 2016.

Le géant américain Facebook a triplé le montant de ses impôts au Royaume-Uni, où il a payé un peu plus de 15 millions de livres en 2017, d'après une déclaration de l'entreprise aux autorités fiscales. Cette facture de 15,8 millions de livres (18 millions d'euros) représente une hausse significative par rapport à celle de 5,1 millions de livres payée en 2016 ou de 4,6 millions l'année précédente. Le groupe n'a pas précisé la raison de cette hausse, alors que les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) sont souvent pointés du doigt pour la faiblesse du montant de leurs impôts.

Un impôt jusque là jugé trop faible. Dans cette déclaration officielle de Facebook UK, transmise aux autorités fiscales qui l'ont publiée la semaine dernière, la filiale britannique du géant des réseaux sociaux fait état d'un chiffre d'affaires de 1,265 milliard de livres (1,440 milliard d'euros), en forte hausse de 50% d'une année sur l'autre. Son bénéfice avant impôt n'a augmenté toutefois que plus modestement, de 7% à 62,7 millions de livres. Facebook a été souvent pointé du doigt au Royaume-Uni pour la faiblesse des impôts qu'il y paie, tout comme d'autres géants américains de l'Internet. Début août, le mastodonte de la vente en ligne Amazon avait suscité des critiques en annonçant une fonte de presque 40% de sa facture d'impôt sur les sociétés au Royaume-Uni, à 4,6 millions de livres, au moment où le groupe y est en pleine phase d'expansion aux dépens du commerce physique traditionnel.

Vers la taxation des GAFA ? La semaine dernière, le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a prévenu que son pays pourrait instaurer une taxe sur les services numériques si les progrès étaient trop lents en la matière. Au-delà du Royaume-Uni, les impôts payés par les GAFA sont jugés trop faibles par plusieurs responsables politiques européens qui veulent passer à l'action pour augmenter leur facture. Dimanche, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a dit que la France et l'Allemagne étaient d'accord pour trancher sur la taxation des géants du numérique, en particulier les GAFA, "d'ici la fin de l'année 2018". La Commission européenne a proposé la mise en place d'une taxe assise sur le chiffre d'affaires des plateformes numériques. L'Irlande où plusieurs géants du numérique ont installé leur tête de pont européenne s'oppose en revanche farouchement à toute taxe spécifique à ce secteur.