"Emprunts toxiques" des communes : 87% ont pu être renégociés cette année

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La grande majorité des "emprunts toxiques" contractés par les communes françaises ont pu être renégociés. © AFP
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Carole Ferry et M.B. , modifié à
Ces emprunts aux taux d'intérêt délirants étouffaient de nombreuses villes françaises. Qui peuvent désormais retrouver un peu d'air.
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En France, quelque 5.500 communes ont souscrit, entre 1995 et 2009, des "emprunts toxiques". Des prêts aux conditions plutôt attractives les premières années mais qui, au fil des ans et des évolutions des marchés financiers, ont vu leurs taux d'intérêt flamber. Résultat : de nombreuses villes se sont retrouvées à devoir payer tous les ans des sommes colossales, et à choisir entre grever leur budget ou entrer en contentieux avec les banques.

Des taux renégociés. Mais la situation s'améliore pour ces communes. En effet, selon nos informations, 87% des emprunts toxiques ont été renégociés depuis le début de l'année pour obtenir des conditions de remboursement plus favorables. Tout n'est pas simple pour les villes concernées, qui ne peuvent se contenter d'aller voir leur banquier en expliquant vouloir profiter des taux bas. Pour avoir le droit de renégocier leur prêt, il leur faut payer une indemnité gigantesque, totalement dissuasive. Mais l'État est venu leur porter secours en décidant, en 2013, de créer un fonds d'aide. Abondé par l'État lui-même et le secteur bancaire, ce fonds permet de payer une partie des indemnités.

L'exemple d'une ville de la Sarthe. C'est ainsi que la ville de Mamers, dans la Sarthe, a pu retrouver un peu d'oxygène. Son emprunt avait atteint 24% de taux d'intérêt avant que le maire, Frédéric Beauchef, ne parvienne à le renégocier à 3,4%. "Cela change tout", témoigne l'édile. "Avec les taux qui étaient devenus complètement fous, on nous avait demandé 420.000 euros en 2014 et 670.000 euros en 2015. On n'était pas en capacité de payer. En 2014, on n'avait pas pu le faire." Aujourd'hui, les annuités de Mamers tournent autour de 150.000 euros. "On n'est pas guéris mais on est convalescents", se félicite Frédéric Beauchef.

Avec un budget plus maîtrisé, cette ville de 5.500 habitants se permet d'avoir à nouveau des projets. Le théâtre va être rénové, une maison médicale va être construite. Ne manque plus aux habitants qu'un médecin qui veuille bien venir s'installer sur place.