Emploi : 350.000 ruptures conventionnelles de CDI signées en 2015

La rupture à l'amiable des CDI a été créée en 2008.
La rupture à l'amiable des CDI a été créée en 2008. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Emmanuel Duteil avec M.S. , modifié à
La rupture à l'amiable des CDI connaît un succès constant. Elle est souvent préférée à un licenciement par les employeurs et à une démission par les salariés.

C’est un phénomène qui inquiète de plus en plus le monde du travail et les syndicats : l’augmentation constante des ruptures conventionnelles des CDI. 2015 aura été une année record en la matière, avec environ 350.000 ruptures de contrat entre les salariés et leurs employeurs.

Plus facile qu'un licenciement. Depuis sa création, il y a sept ans, ce dispositif s’est imposé dans les entreprises. Il marche particulièrement bien dans les petites entreprises, comme les TPE et les PME. Pourquoi ? Pour un employeur, il est souvent plus facile de recourir à une rupture à l’amiable qu’à un licenciement pour se séparer d’un salarié : il n’a pas besoin de justifier le départ. Le salarié peut bénéficier à ce moment-là d’une petite marge de manœuvre pour négocier ses indemnités. Ce mécanisme, qui ouvre des droits au chômage, est aussi plus avantageux pour les salariés qui veulent démissionner.

Remplacement des pré-retraites. La séparation à l’amiable profite également de l’arrêt des pré-retraites. Elle peut servir à maquiller un départ, quelques mois avant l’âge officiel de la retraite... Ce qui permet, là aussi, aux seniors de toucher le chômage. Les syndicats, qui dénoncent cette utilisation détournée, réclament la mise en place d’une cotisation sur ces ruptures des seniors pour financer les retraites complémentaires. Cela ne devrait pas freiner le dispositif.