EDF : "Ce n'est pas aux salariés de supporter les erreurs de ces 20 dernières années"

Les syndicats craignent que le plan d'économies d'EDF n'ait un impact sur le personnel du groupe 1:05
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M.L. avec François Geffrier
Serge Gianorsi, secrétaire syndical Force Ouvrière, a estimé samedi sur Europe 1 que le plan d'économies dévoilé par EDF aura un impact "important" sur le personnel.  
INTERVIEW

"EDF est en cure d'amaigrissement, à marche forcée, avec un impact sur le personnel qui est quand même très important", dénonce Serge Gianorsi, secrétaire syndical Force Ouvrière de l'entreprise. Lourdement endettée, celle-ci a dévoilé vendredi un vaste plan d'économies, qui devrait lui permettre de préserver ses comptes tout en investissant dans de nouveaux projets, notamment au Royaume-Uni.

"L'Etat vend les bijoux de famille". "On estime que ce n'est pas aux salariés de supporter les erreurs qui ont été faites ces 20 dernières années", a poursuivi Serge Gianorsi. "Chez EDF-GDF, on faisait tout : le transport, la distribution, la commercialisation… Maintenant l'Etat, pour des besoins financiers, vend les bijoux de famille", a estimé le responsable syndical. "C'est ça que nous, qui sommes très attachés à l'entreprise, avons du mal à accepter." L'Etat détient 84% du capital d'EDF, après en avoir cédé 3,7% en 2009. Depuis, la vente de capital supplémentaire a été envisagé à plusieurs reprises. 

Pas de suppressions de poste annoncées. La direction d'EDF, qui a annoncé en janvier que 4.000 départs à la retraite ne seraient pas remplacés d'ici 2018, n'a pour l'instant pas évoqué de suppressions de postes dans le cadre de ce nouveau plan d'économies. Un audit de réduction des coûts devrait dessiner les grandes lignes de ce plan, dont l'objectif est d'économiser au moins un milliard d'euros d'ici 2019.

Indépendance énergétique. "Nous sommes déterminés à tenter d'éviter ça, à tenter de sensibiliser la direction d'EDF, l'Etat mais aussi les Français", assure Serge Gianorsi. "Parce qu'il en va de l'indépendance énergétique de la France : c'est quand même très important."