La règles des 3% imposée par les traités européens est un casse-tête pour les politiques français. 1:37
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Emmanuel Duteil, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Un symbole de l'Union européenne pourrait être remis durablement en question. En France, des voix s'élèvent pour abandonner la règle des 3% de déficit à ne pas dépasser. Celle-ci a été suspendue avec l'arrivée de la crise sanitaire et nul ne sait quand elle sera réintroduite.
ANALYSE

L'Europe pourrait-elle bientôt revenir sur l'une de ses plus sacro-saintes règles ? Une rengaine résonne de plus en plus du côté français : il est envisagé d’abandonner la règle "d'or", qui oblige les pays à contenir leur déficit à 3% du PIB. Entrée en vigueur avec le Traité de Maastricht, la règle a été suspendue avec l’arrivée de la crise sanitaire. Elle ne sera pas appliquée avec les massifs plans de relance européens et le doute subsiste sur son retour une fois la crise terminée.

Côté français, on estime qu’il ne sert à rien de promettre ce que l’on ne pourra pas tenir. En effet, selon un ministre de Bercy, dans les scénarios les plus optimistes – c’est-à-dire une croissance sans augmentation des dépenses publiques dans les années à venir – le retour sous le seuil des 3% n’est pas atteignable avant 2025 au mieux. Ce même ministre avoue que ce scénario va être difficile à tenir. Il est donc impossible de fixer une date réaliste.

Un casse-tête pendant des années

De nombreux politiques en France se sont arraché les cheveux pendant des années pour tenter de rester dans les clous. Paris milite pour la mise en place de nouvelles règles, étant donné que les transitions écologique et numérique vont demander des milliards d’euros d’investissement.

Mais cet état d’esprit n’est pas partagé par tout le monde à Bruxelles. Le laxisme français en matière budgétaire irrite certains états membres. La Commission n’a quant à elle pas encore fixé de date pour un éventuel retour de cette règle, d’où la pression mise en ce moment même par Paris.