Déficit public : les concessions de Sébastien Lecornu pour séduire le PS
Avec le nouveau gouvernement annoncé dimanche 12 octobre à 22 heures, le budget 2026 est censé être présenté rapidement en conseil des ministres. L'objectif de François Bayrou était de réaliser 44 milliards d'euros d'économie pour atteindre un déficit public à 4,6% du PIB, conformément aux engagements pris à Bruxelles. Mais sous la pression de la gauche, Sébastien Lecornu a modifié son projet par deux fois.
Le budget doit être transmis ce lundi 13 octobre au plus tard à l’Assemblée nationale et au Sénat. Et en termes d’économies, il sera moins ambitieux que prévu.
Avant d’être censuré, François Bayrou avait présenté un effort de 44 milliards d’euros d’économies, qui aurait dû permettre d’atteindre la cible de déficit public de 4,6% du PIB, en accord avec les engagements pris par la France à Bruxelles.
Nouveau recul pour éviter la censure
Mais sous la pression des partis de gauche, Sébastien Lecornu a modifié à deux reprises la première étape de la trajectoire budgétaire qui devait ramener le déficit public à 3% en 2029, conformément à la règle européenne.
Il a d'abord évoqué un déficit à 4,7% du PIB, un chiffre un peu moins ambitieux que celui de François Bayrou. Sa première copie prévoyait 41 milliards d'euros d'économie. Mais pour trouver un accord de non censure, le Premier ministre a accepté un nouveau recul.
L'objectif du gouvernement est désormais d'atterrir sous les 5% de déficit, ce qui représente un effort amoindri de 6 à 9 milliards d'euros, avec de lourdes conséquences, comme l'explique l'économiste Eric Dorff.
"La France va enfreindre ses engagements envers l'Union européenne. Ce 4,6%, c'était un pas nécessaire dans un cheminement qui aurait amené le déficit à un niveau inférieur à 3% en 2029. Je pense que maintenant on peut l'oublier. C'est de nature à susciter des augmentations du taux d'intérêt réclamées par les prêteurs à la France. C'est quelque chose qui va enchérir la dette publique", a-t-il conclu.
Cette année, la charge des intérêts de la dette de l'État devrait s'élever à 67 milliards d'euros et elle pourrait atteindre 100 milliards d'euros en 2029.