Des avions d'Air France cloués au sol jeudi par une grève

Air France va annuler jeudi la moitié de ses vols long-courriers au départ de Paris. Image d'illustration.
Air France va annuler jeudi la moitié de ses vols long-courriers au départ de Paris. Image d'illustration. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, la compagnie prévoit d'assurer au total "75% de son programme", compte tenu d'un taux de grévistes "estimé à 28%".

Pilotes, hôtesses, stewards et personnels au sol d'Air France se mobilisent jeudi, avec une grève qui clouera au sol 50% des vols long-courriers, pour obtenir une augmentation générale des salaires de 6%, une revendication "déraisonnable" pour la direction.

"75% de son programme assuré". La compagnie prévoit d'assurer au total "75% de son programme", compte tenu d'un taux de grévistes "estimé à 28%". Mais Air France annulera la moitié de ses vols long-courriers au départ de Paris. 75% des vols moyen-courriers au départ et vers Paris-Charles de Gaulle seront assurés et 85% des vols court-courriers, selon la compagnie, qui n'exclut pas "des perturbations et des retards".

Certains voyageurs ont du annuler leurs vacances, faute d'avion disponible : 

Rassemblement à Roissy à 10h. L'ensemble des syndicats représentatifs chez les pilotes (SNPL et Spaf) et les hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC et Unac), appellent à cesser le travail, ainsi que trois organisations au sol (CGT, FO et SUD) et trois non représentatives (Alter pour les pilotes, CFTC et SNGAF côté PNC). Un rassemblement est prévu à 10h devant le siège de la compagnie à Roissy. Un comité central d'entreprise (CCE) consacré à l'analyse des résultats financiers 2017 devait s'y tenir, mais la séance aura finalement lieu à Paris, pour éviter tout risque de débordement.

Une revalorisation qualifiée d'"aumône". A l'origine du mécontentement, la revalorisation salariale appliquée en 2018, que les syndicats qualifient d'"aumône". A l'issue de deux séances de négociations, la direction a mis sur la table un projet d'accord prévoyant une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 1% en deux temps, une revalorisation des indemnités kilométriques et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les seuls agents au sol. Accepté par deux syndicats minoritaires, la CFE-CGC et la CFDT, le texte a été invalidé par une majorité de syndicats, puis mis en oeuvre de manière unilatérale par la direction.

Pour une hausse des salaires de 6%. L'intersyndicale réclame une hausse de 6% des grilles salariales pour compenser la perte de pouvoir d'achat subie depuis 2011. A l'heure où les comptes d'Air France s'améliorent, les efforts fournis par les salariés lors des précédents plans de restructuration (baisse d'effectifs, perte de jours de congés, etc.) doivent être récompensés, fait-elle valoir. "Si nos résultats se sont améliorés", ils restent "significativement en dessous de ceux de nos compétiteurs", a relevé mercredi le directeur général d'Air France Franck Terner. Tout en se disant "pleinement conscient des efforts faits" par le personnel, Franck Terner a défendu un "équilibre réaliste" entre "une juste rétribution des efforts" et les "investissements" nécessaires. Une augmentation générale de 6%, que la compagnie chiffre à 240 millions d'euros (40% du résultat), serait "déraisonnable et irréaliste", a-t-il insisté.