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Barthélémy Philippe // Crédits : LOIC VENANCE / AFP
Ce jeudi, le ministre de l'Économie et des Finances est auditionné par la mission d'information du Sénat sur la dégradation des finances publiques, dans la foulée de son homologue des comptes publics, reçu mardi soir. Bruno Le Maire devra justifier sa gestion du dérapage spectaculaire du déficit public en 2023.

Fin de semaine à hauts risques pour Bruno Le Maire. Vendredi, l'agence Standards and Poor's rend son verdict sur la note souveraine de la France, et ce vendredi matin le ministre de l'Économie et des Finances est auditionné par la mission d'information du Sénat sur la dégradation des finances publiques, dans la foulée de son homologue des comptes publics, reçu mardi soir. Bruno Le Maire est attendu au tournant pour justifier sa gestion du dérapage spectaculaire du déficit public en 2023. 

Les sénateurs l'accusent d'avoir caché la situation alors que ses services l'avaient informé dès l'automne que le déficit serait bien plus élevé que prévu. Il est aussi accusé d'avoir attendu février pour réagir en annonçant une première salve de 10 milliards d'euros de coupes budgétaires dans les crédits ministériels. Face à ces soupçons, le ministre a paru agacé, lors de la grande interview Europe 1-CNEWS face à Laurence Ferrari mardi matin. 

Une matinée mouvementée 

"L'accusation qui est portée contre moi est grave. J'apporterai tous les éléments pour montrer qu'à chaque étape de la procédure budgétaire, j'ai suivi les recommandations qui me paraissaient les plus responsables, et qu'au moment où nous avons vu qu'il y avait des recettes moins élevées que prévu, j'ai pris toutes les décisions qui étaient nécessaires, qui je le rappelle n'ont été soutenues par personne. 10 milliards d'euros d'économies, aucun soutien", a annoncé le locataire de Bercy. 

Le rapporteur du budget, le sénateur LR Jean-François Husson est à l'initiative de cette mission d'information. Il a découvert que les services de Bercy avaient alerté Bruno Le Maire de la dégradation du déficit à plusieurs reprises, dès la fin 2023. "Il y a des alertes confirmées début décembre. Or se déroule l'examen budgétaire au Sénat comme si de rien n'était. Il n'y a aucune modification. La communication ministérielle reste : 'Le déficit sera tenu', annonce Bercy 18 février 2024, puis, ce dernier annonce tout à coup 'des difficultés'. Quand vous cachez la vérité, elle vous rattrape", déclare l'élu. 

Bruno Le Maire s'attend à une matinée mouvementée. D'autant que son ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, a déjà été chahuté par les sénateurs mardi en fin de journée.