Crèches privées : ces quatre acteurs qui se partagent le biberon

Babilou, le leader incontesté du secteur, est présent dans douze pays à travers le monde.
Babilou, le leader incontesté du secteur, est présent dans douze pays à travers le monde. © Ina FASSBENDER / AFP
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Barthélémy Philippe / Crédit photo : Ina FASSBENDER / AFP , modifié à
La sortie de deux livres, publiés en fin de semaine, met les crèches privées sous le feu des projecteurs. Ces deux publications dénoncent les pratiques de certains établissements qui auraient tendance à privilégier le rendement financier au bien-être des enfants. Le secteur des crèches privées représente environ 80.000 places et le marché est estimé à 1,7 milliard d'euros. Un gâteau principalement partagé entre quatre grands groupes. 

Les crèches, un business comme les autres ? Deux livres à paraître jeudi et vendredi dénoncent les pratiques de certains établissements privés qui auraient tendance à privilégier le rendement financier au bien-être des enfants. Vingt ans après la fin du monopole public sur le secteur, ces crèches représentent une place sur cinq aujourd'hui, avec environ 80.000 places à travers le pays. Et ce sont exactement quatre grands groupes qui se partagent ce marché estimé à 1,7 milliard d’euros.

Babilou, le leader incontesté

Il y a d’abord Babilou, présent dans douze pays. Le groupe gère 1200 crèches dans le monde et revendique un chiffre d’affaires global de 780 millions d’euros. Dans l’hexagone, Babilou gère 470 établissements et réalise plus d’un quart de son chiffre d’affaires annuel, environ 225 millions d’euros. 

Autre mastodonte, l’entreprise Grandir, propriétaire des établissements "les petits chaperons rouges", nés en 2000. Grandir est aussi un groupe international, présent dans cinq pays dont la France, les États-Unis et le Canada. Là encore, les chiffres sont impressionnants : un millier de crèches dans le monde, 38.000 enfants accueillis et 1.100 collaborateurs. 

Ces deux géants ont la particularité d’avoir vu leur croissance boostée par l’injection massive de capitaux venus de fonds d’investissements. En 2021, le poids lourd européen du capital risques Infravia Capital Partners a racheté une partie du groupe Grandir, maison-mère des crèches Les petits chaperons rouges, qu’il a valorisé à près de 850 millions d’euros.

Un symptôme parmi d’autres de la financiarisation du secteur de la petite enfance. Outre Grandir-Les petits chaperons rouges, Infravia Capital Partners investit dans des domaines aussi divers que les infrastructures autoroutières, en Pologne, les maisons de retraite Carechoice, en Irlande ou encore la concession de l’aéroport de Venise.

Même logique avec Babilou, dont le fonds d’investissement Antin est devenu l’actionnaire majoritaire en 2021. Là encore, il s’agit d’un groupe financier tentaculaire. Au-delà des infrastructures sociales, Antin possède des participations dans les secteurs de l’énergie, l’environnement, les télécommunications et les transports. 

Deux acteurs plus modestes 

Dans le "Big four" des crèches privées, il y a aussi deux acteurs plus modestes : La Maison bleue. Le groupe, lancé au début des années 2000 par un entrepreneur et une puéricultrice, gère 500 crèches et accueille chaque jour 20.000 enfants. 

Enfin, People and baby, créé en 2004, gère 850 crèches en France et à l’étranger pour un chiffre d’affaires annuel de 130 millions d’euros environ.