Oui, les recommandations de la Cour des comptes sont (plutôt) suivies

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Pauline Jacot et A.D , modifié à
Les derniers enseignements de la Cour des comptes viennent de paraître. Si les recommandations du secteur public sont bien suivies, on observe des blocages dans le secteur privé.

L'abandon de l'Ecotaxe coûte à l'Etat près d'un milliard d'euros en indemnisations, d'après la Cour des comptes. C'est l'un des enseignements de l'épais rapport annuel de la juridiction qui a fourni cette année quelque 1.300 pages de recommandations. Le gendarme des finances publiques passe tout au crible : transports, agriculture, enseignement, énergie... et en général, les recommandations sont plutôt bien suivies.

De bonnes réponses dans le secteur public. 72% des recommandations auraient été ainsi mises en oeuvre ces trois dernières années. Impossible de vérifier le chiffre. Toutefois, dans le domaine public, la Cour des comptes fait indéniablement bouger les choses. Exemple avec le blanchiment d'argent. En 2012, la Cour sortait un carton rouge sur le sujet, arguant que l'Etat n'avait pas les effectifs suffisants pour lutter. La réaction ne s'est pas faite attendre : l'année suivante, dix postes dédiés ont été créés.

D'autres réussites sont à signaler dans les secteurs où les scandales se sont multipliés. Dans les domaines de la banque et de l'assurance, la Cour des comptes alertait il y a cinq ans sur les 4 milliards d'euros qui dormaient sur des comptes sans que les entreprises fassent le maximum pour retrouver les héritiers. Deux ans plus tard, une loi est votée, elle les oblige à rechercher ces personnes.

Moins bien dans le secteur privé. C'est dans le secteur privé que se présentent les blocages, indique un conseiller à la Cour, comme par exemple dans la médecine libérale. Il n'y a ainsi aucun changement sur les dépassements d'honoraires des dentistes. Les secteurs soumis aux lobbies, comme le tabac, ne sont pas de bons élèves. Pour convaincre ces récalcitrants, la Cour des comptes remet la pression et revient éplucher leurs comptes tous les deux ou trois ans.