La population confinée, la demande en produits de la mer chute. 1:23
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Carole Ferry édité par Antoine Cuny-Le Callet
L'épidémie de coronavirus enraye la mécanique de nombreux secteurs d'activité, à commencer par celui de la pêche. Avec le confinement, plus personne ne se rend dans les poissonneries et les pêcheurs n'ont plus les moyens de sortir en mer. Europe 1 a interrogé des pêcheurs de la halle aux poissons de Port-en-Bessin, en Normandie.
REPORTAGE

En France, le secteur de la pêche est en souffrance à cause de l'épidémie de coronavirus. La population étant confinée, la demande en produits de la mer a chuté, entraînant l'effondrement des prix. A Port-en-Bessin, en Normandie, les bateaux restent au port et les stands de la halle aux poissons se raréfient.

"On n'est plus rentable, on a trop de frais, trop de dépenses, par rapport au prix du poisson", déplore Wilfried. Comme lui, la plupart des pêcheurs ne sont pas partis en mer samedi. Ils ont préféré mettre le temps à profit pour réparer leurs navires, au port. "Un bateau comme le mien, c'est 14.000 litres de gazole pour une semaine de mer... Donc on ne peut pas donner de salaires aux gars."

"On ne voit personne"

A la halle aux poissons, un peu plus loin, seul un étal, contre huit habituellement, est ouvert. Le brouhaha des habitants venus pour discuter et acheter leur poisson est remplacé depuis quelques jours par le chant des mouettes. Pour Yannick, les journée sont interminables : "On ne voit personne, on attend. On nettoie, on cherche des solutions. On vit au jour le jour."

"Il y a certains endroits en France qui ne prennent plus du tout de poisson", s'exclame Estelle Leprévost. Grossiste, elle fournit d'ordinaire toute la France en poisson "made in Normandie". Ecoles et restaurant ayant fermé, le manque a gagner est, pour elle, énorme. "Je fournis un client qui ne sert que les grand restaurants de Lyon, les belles tables. Cette semaine, il ne m'a pas du tout appelée."

Les poissons nobles se retrouvent donc à prix cassé sur les étals. Mais certaines poissonneries pourraient bien être obligées de fermer la semaine prochaine, faute de marchandise.