Commande record d'Airbus : les salariés ravis, les sous-traitants débordés

© A. PECCHI / AIRBUS
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Pierre-Baptiste Vanzini et Pauline Jacot, édité par A.D
La commande de 430 avions de type A320 est record, mais les syndicats relativisent le gigantisme de la vente quand les spécialistes se méfient du rythme à tenir pour les sous-traitants.

La commande est historique pour Airbus ! L'avionneur européen a annoncé la vente de 430 avions à un fond américain, Indigo Partners, mercredi. 430 avions moyen courrier de la famille des A320, en une seule fois, pour un montant qui dépasse les 50 milliards de dollars (42 milliards d'euros). Un très bonne nouvelle pour Airbus et ses salariés, toutefois soumis à un défi industriel de taille : livrer tous ces appareils en temps et en heure.

Un carnet de commandes plein pour quelques mois

Le carnet de commandes est plein et pour les salariés de l'usine de Bouguenais, près de Nantes, c'est une bouffée d'oxygène. Chez Airbus, mercredi, il n'y a pas eu d'annonce officielle après cette commande historique. Les salariés l'ont appris comme tout le monde par des alertes sur leur smartphone. A la sortie de l'usine néanmoins, s'affichaient des sourires de circonstance et une vraie confiance dans l'avenir : "C'est une assurance sur les carnets de commande. Ça va donner de l'espoir pour que les projets aboutissent et qu'on parte sur de bonnes bases sur les nouveaux projets", expliquait un salarié quand son voisin indiquait "ne pas bien se rendre compte des chiffres" avant d'ajouter : "Mais après, quand on voit les sommes engagées, c'est énorme."

Pour un mastodonte comme Airbus, la commande de 430 avions représente quelques mois de production, tempère Pascal Busson, secrétaire général de la CGT : "A l'heure actuelle, sur la gamme A320, on est sur des prévisions de cadence pouvant aller jusqu'à 60 par mois donc ça n'est pas si long que ça. L'année dernière, on a livré 690 avions en tout."

Des sous-traitants qui n'ont pas la cadence d'Airbus. Mais le défi industriel n'est pas pas si simple, selon le spécialiste aéronautique Xavier Tytelman, notamment pour les sous-traitants : "Certes, Airbus peut multiplier ces lignes d’assemblage mais il y a aussi des petites PME qui vont accompagner Airbus pour fournir des pièces très spécifiques. Elles par contre ne peuvent pas forcément augmenter leur production dans des proportions très importantes. Peut-être que ça va coincer à leur niveau", souligne-t-il avant d'ajouter : "D'une part, on achète un avion et de l'autre côté un moteur. Les motoristes ont du mal à imaginer comment ils vont réussir à augmenter leur cadence tout en gardant la qualité. On peut imaginer des délocalisations mais il faut bien se rendre compte par exemple qu'en France, on a bien du mal à trouver des employés qui veulent travailler dans la métallurgie pour produire des moteurs."

Par ailleurs, les salariés espèrent d'autres commandes, cette fois sur d'autres modèles, les A 350, A380, dont les ventes, elles, peinent à décoller.