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Romain David
Au micro d'Europe 1, Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques, a estimé que l'arrêt d'une partie de la production saoudienne allait se traduire par une rapide flambée des prix du carburant à la pompe.
INTERVIEW

Des attaques de drones samedi contre deux sites pétroliers en Arabie Saoudite pourraient avoir des conséquences économiques majeures... et immédiates sur les prix à la pompe en France. La production saoudienne, troisième production mondiale de pétrole, a été réduite de plus de moitié, entraînant une flambée des prix du brut.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les cours du pétrole ont bondi de 10% sur les marchés asiatiques. Ils devraient très certainement suivre la même trajectoire sur les marchés européens dans les prochaines heures. "Il y aura forcément une augmentation du prix des carburants pétroliers, dans les jours et les semaines qui viennent", prédit au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d’Europe 1, Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).

Vers une situation de crise ?

"Plus de 10%, c’est extrêmement important, et c'est lié à l’importance de ce qui s’est passé ce week-end", pointe ce spécialiste des problématiques énergétiques. Conséquence de ces attaques : la production saoudienne de pétrole a chuté de 58%. "Combien de temps cette réduction va-t-elle durer ? On attend des informations de la part de Saudi Aramco (la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures, ndlr), et du ministère saoudien de l’énergie", poursuit Francis Perrin.

Anticipant la flambée des prix, les Etats-Unis ont déjà annoncé le déblocage de leur réserve stratégique. "Il faut parler plus globalement de l’Agence internationale de l’énergie, basée à Paris, et qui regroupe 30 pays dont les Etats-Unis et la France. C’est à elle de dire si, oui ou non, il y a situation de crise sur la marché pétrolier et si, oui ou non, les pays concernés peuvent utiliser leurs stocks stratégiques pour éviter une pénurie", précise le chercheur.