C'est officiel, EDF propose de racheter une partie d’Areva

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INTERVIEW E1 - Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe EDF, a entériné la fin d'Areva et dévoilé les contours de l'offre de rachat de sa branche NP, mardi matin sur Europe 1.
INTERVIEW

C’était pressenti, c'est désormais officiel : EDF lorgne bien une partie du géant français du nucléaire Areva, actuellement mal en point. Invité d'Europe 1 mardi matin, son PDG Jean-Bernard Lévy a confirmé qu'il était bien candidat au rachat d'une partie d'Areva afin de devenir l'unique concepteur et fabricant de centrale nucléaire en France. Cela signifie-t-il de facto qu'Areva est mort ? "On peut le dire comme cela", n'a pas caché Jean-Bernard Lévy.

Areva (NC) intéresse bien EDF. En plein marasme après la publication de ses résultats pour l’année 2014, Areva a enregistré 4,83 milliards de pertes nettes et a annoncé dans la foulée un vaste plan de restructuration synonyme de 3.000 à 4.000 suppressions d’emplois. Mais l'entreprise risque d'être obligée de céder une partie de ses activités, car Areva a trois casquettes : elle est à la fois concepteur et constructeur de centrale nucléaire (Areva NP), mais gère aussi la production de combustible nucléaire et son retraitement (Areva NC), et enfin a un département dédié à la conception, production et maintenance des réacteurs nucléaire de propulsion navale (Areva TA).

C'est le premier pôle qui intéresse EDF et lui permettrait de devenir le chef de file du nucléaire civile à l'exportation. Un intérêt confirmé sur Europe 1 : "nous sommes en train de préparer une proposition que j’adresserai dans les jours qui viennent au président d’Areva, pour lui proposer qu’EDF achète l’activité réacteur d’Areva. C’est une activité que nous connaissons très bien puisque les réacteurs, nous les avons construit avec Areva. C’est 15.000 salariés qui construisent et exploitent des réacteurs dans le monde entier, c’est un métier que nous connaissons bien".


Lévy : "qu’EDF achète l’activité réacteur d...par Europe1fr

Lévy envisage la fin d'Areva. Reste à savoir quel prix propose EDF, les premières fuites évaluant le chiffre autour de 3 milliards d'euros. S'il a refusé de préciser le chiffre, le PDG du groupe a assuré que cela se ferait à "un prix juste" mais aussi " de marché". Bientôt privée de sa principale branche, Areva va donc en plus devoir batailler dur pour obtenir le meilleur tarif de vente. Or Areva est en situation de faiblesse et le temps joue contre elle : "je crois qu’il faut prendre des décisions assez vite", a prévenu Jean-Bernard Lévy.

Ce contexte ne va-t-il pas conduire à la disparition pure et simple d'Areva en tant que tel ? "On peut le dire comme cela", n'a pas éludé Jean-Bernard Lévy, pour qui "ce qui est important, c'est que les compétences soient préservées". Dans les faits, EDF est donc désormais le chef de file du nucléaire français à l'exportation, là où l'électricien s'est longtemps battu contre Areva pour obtenir ce titre.