Ce que révèle le top 20 des patrons américains les mieux payés

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INFOGRAPHIE - Le NYT a publié son classement annuel des plus grosses rémunérations professionnels, marqué par la disparition des pDG de l'industrie et la prise de pouvoir de la high-tech et des médias.

Comme chaque année, le New York Times et le statisticien Equilar ont publié leur très attendu classement des 200 patrons les mieux payés aux Etats-Unis. Un classement qui nous apprend que le PDG le mieux payé outre-Atlantique, le patron de Discovery Communications, a touché 156,1 millions de dollars en 2014, soit près de 137 millions d’euros. Mais l’essentiel est ailleurs : en comparant ce classement avec celui des éditions précédentes, on observe le déclin de l’industrie et l’essor du secteur high-tech. Mais aussi que la crise est officiellement fini pour certains : la rémunération des 20 premiers a quasiment doublé.

Et le gagnant 2014 est… Le PDG de Discovery Communications, le groupe de médias qui détient notamment les chaines Discovery Channel ou encore Eurosport, a l’honneur de figurer en tête de ce classement. Au total, David Zaslav a encaissé environ 156,1 millions de dollars l’an dernier.

Un chiffre qui ne dit pas grand-chose au commun des mortels (sachez que cela équivaut à 4.272 Smics annuels), mais a le mérite d’illustrer comment se décompose la rémunération d’un grand patron. En effet, le salaire du PDG de Discovery Communications n’est "que" de 3 millions de dollars par an. Sauf que sa rémunération ne s’arrête pas là et intègre des bonus (plus de 6 millions de dollars), des primes (1,9 million), des versements d'actions (94,5 millions) et enfin des stock options (50,5 millions).

Le centre de gravité du business se déplace. Au-delà de ces chiffres stratosphériques, le classement du New Yortk Times permet surtout de constater l’évolution des rapports de force au sommet du capitalisme américain : quelles sont les entreprises qui chutent et celles en pleine croissance, quels secteurs vont bien, etc. Pour prendre un peu de hauteur, Europe 1 a donc comparé les éditions 2010, 2012 et 2014 en se concentrant sur les vingt plus grosses rémunérations.

Un exercice qui permet de découvrir que le secteur de l’industrie, plutôt bien représenté en 2010, a totalement disparu du top 20 à peine quatre années plus tard. A l’inverse, le secteur des médias et divertissements est devenu le plus représenté, avec celui des hautes technologies. Quant aux patrons de la finance, qui avaient disparu du top 20 en 2010 suite à la crise des subprimes, on observe leur retour progressif : ils étaient deux en 2012, puis trois en 2014.

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Des rémunérations qui ont tourné la page de la crise. La comparaison entre les éditions 2010, 2012 et 2014 de ce classement permet en outre d’observer une étrange évolution : en l’espace de quatre ans, les sommes versées aux 20 patrons américains les mieux payés ont été multipliées par deux. Alors que les 20 patrons les plus choyés avaient encaissé au total 628 millions de dollars en 2010, ceux du cru 2014 ont gagné 1.232,6 millions.

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S’il est probable que les Etats-Unis aient tourné la page de l’austérité et de la modération salariale, la reprise économique et l’avidité n’expliquent cependant pas ce doublement des rémunérations. Pour comprendre ce phénomène, il faut garder un œil sur la Bourse : le calcul effectué par le NYT et Equilar prend en compte les stock option et dépend donc du cours de bourse des actions. Et comme les Bourses vont excessivement bien, la richesse virtuelle des PDG a explosé.