Carrefour : les salariés mobilisés contre un "confinement social"

Des salariés de Carrefour se sont mobilisés partout en France pour réclamer des embauches et des hausses des salaires.
Des salariés de Carrefour se sont mobilisés partout en France pour réclamer des embauches et des hausses des salaires. © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
Des salariés du groupe Carrefour ont protesté samedi un peu partout en France pour dénoncer un "confinement social" caractérisé, selon eux, par de mauvaises conditions de travail et un manque de personnel. Répondant à l'appel des syndicats CFDT et CGT, ces salariés ont également réclamé des hausses de salaires.

Les salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer un "confinement social", de mauvaises conditions de travail, et réclamer embauches et hausses des salaires. A Liévin, dans le Pas-de-Calais, les salariés ont mené une "grève, avec un filtrage impactant", a indiqué Philippe Hureau, délégué CFDT, qui a critiqué "le manque de personnel en magasin". "On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. Il y a beaucoup d'attente en caisse", a-t-il expliqué.

Des clients bloqués sur plus d'un kilomètre à Marseille

Devant le plus grand Carrefour de Marseille, dans les quartiers Nord, les clients étaient bloqués sur plus d'un kilomètre samedi matin, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. "Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients", a expliqué Fiona Agueni, étudiante et caissière du magasin.

Dans le Val-de-Marne, trois magasins ont suivi le mouvement, à Ivry-sur-Seine, Villejuif et Charenton-le-Pont, tout en restant ouverts, selon la préfecture. "Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons", avec "des clients agressifs", a protesté Betty, déléguée syndicale CFDT à Ivry-sur-Seine. "La direction nous méprise", s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. "On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens…", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure", a-t-il prévenu.

Des mobilisations partout en France

En Seine-Saint-Denis, deux magasins étaient mobilisés, à Noisy-le-Grand et Aulnay-sous-Bois, "sans conséquences sur l'accueil de la clientèle", selon la préfecture. A Étampes, d'après la préfecture de l'Essonne, une quarantaine de salariés se sont rassemblés dans la matinée dans une ambiance "calme et sereine" sur le parking du magasin. Le mouvement a également été suivi à Givors (Rhône), où le magasin était fermé samedi matin pour cause de grève. A Dijon, une centaine de manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CFDT devant un centre commercial et à Quetigny, en banlieue dijonnaise, la grève était suivie à 50%, selon la CGT, citée par Le Bien Public.

A Annecy, les salariés de l'hypermarché Carrefour "ont manifesté devant le magasin", selon la CGT locale, et à Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a gagné Monaco, où 70 des 280 salariés de l'hypermarché Carrefour étaient en grève, selon Alexandra Oukdim, déléguée du Syndicat du commerce de Monaco.