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Ronan Coquelin, édité par Tiffany Fillon , modifié à
Depuis jeudi, plusieurs sites pétroliers ne peuvent plus ravitailler toutes les stations-services, en Bretagne. En cause : un mouvement de blocage des professionnels du BTP qui s'opposent à la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole routier. Du côté des automobilistes, l'inquiétude monte, à la veille de la mobilisation du 5 décembre contre la réforme des retraites. 
REPORTAGE

Plusieurs sites pétroliers sont bloqués depuis jeudi en Bretagne, à l'instar des sites de Lorient, Brest et Vern-sur-Seiche, en Ile-et-Vilaine. Les professionnels du BTP dénoncent la suppression de leur avantage fiscal sur le gazole routier. Une situation qui inquiète les automobilistes de la région, qui peinent à ravitailler leurs véhicules en carburant dans les stations-services. 

S'armer de patience pour faire le plein 

À Vern-sur-Seiche, les files d'attente s'étendent sur plusieurs dizaines de mètres dans les stations-services. Pris de panique, certains automobilistes qui redoutent une pénurie se précipitent sur les pompes. Résultat : les stocks diminuent à vitesse grand V, et ce, dans toute la région.

Hier, en Bretagne, plusieurs stations-services étaient complètement à sec quand d'autres ont dû limiter la distribution de carburant. Du côté de Rennes, il fallait se montrer patient pour faire son plein. Mais par précaution, certains n'ont pas hésité à se ravitailler. "Ça fait un peu peur. S'il y a des difficultés pour acheter du gazole avec ce qui se prépare pour le 5 décembre, entre les transports en commun et l’essence, ça commence à faire beaucoup", s'inquiète Jeanne. Pour ravitailler les stations-services le mieux possible, le gouvernement autorise depuis hier les transporteurs de carburant à rouler deux heures de plus que d'habitude.

"Essayer de se faire entendre"

À Vern-sur-Seiche où se trouve l'un des dépôts pétroliers bloqués, la situation est suivie avec attention. Julien et Jean-Pierre participent au blocage du site depuis jeudi soir. Les deux professionnels du BTP espèrent que cette cohue dans les stations-services va faire pression sur le gouvernement. "C'est très bien, c'est ce qu'il fallait. Je pense que l'on peut être contents de l'objectif, faire durer et essayer de se faire entendre", lance Julien. Jean-Pierre renchérit : "On n'est pas là pour embêter tout le monde, on défend notre bifteck."

La quarantaine de personnes mobilisées à Vern-sur-Seiche est déterminée à continuer le blocage, le temps qu'il faudra pour se faire entendre. De nouveaux soutiens devraient arriver demain.