L’examen du projet de loi pour le pouvoir d’achat se poursuit à l’Assemblée. Et les députés débattent de la question des tickets restaurant. 4,8 millions de Français en bénéficient. La majorité présidentielle veut augmenter le plafond journalier à 25 euros au lieu de 19 euros aujourd’hui (il était fixé à 38 euros pendant la crise sanitaire). L’opposition, elle, est plutôt favorable à l’augmentation de la valeur maximale du ticket restaurant : de 11,38 euros à 15 euros. Qu’en pensent les principaux concernés : les Français et les restaurateurs ?
Pouvoir acheter plus de produits en supermarché et utiliser plus de tickets
La plupart de ses tickets restaurant, Melvina, une jeune mère de famille les dépense dans son supermarché du centre de Strasbourg, pour faire ses courses. Encore plus en ce moment ! "Clairement, avec l’inflation, ça nous aide beaucoup", confirme-t-elle. Elle aimerait que plus de produits puissent être achetés de cette façon, "parce qu’il y a souvent des articles qu’on ne peut pas payer en ticket restaurant et du coup, quand on arrive à la caisse, on nous dit "Ah non, ça ne passe pas !" Donc ce serait cool !", conclut-elle.
Dans le restaurant strasbourgeois Le petit Faubourg, un client sur deux paie son déjeuner en tickets restaurant. Alors pour Morgane, la gérante, il faudrait relever le plafond journalier, comme durant la crise sanitaire, lorsqu’il était à 38 euros. "Parce que de nos jours, une formule midi même dans une petite brasserie de province, pour une entrée, un plat et un dessert, on est en moyenne entre 15 euros et 20 euros, sans compter le café et peut-être une boisson", explique-t-elle. "Alors si le plafond du ticket restaurant passait à 22 euros par exemple, les clients prendraient plus de plaisir et pour nous, ce seraient des gens qui consomment plus", assure-t-elle.
Au comptoir, Ludovic, un habitué, approuve. Il aimerait également que le montant de ses tickets soit augmenté. "Cela permettrait de couvrir une plus grande partie de la formule du jour" ajoute-t-il.
Une hausse du plafond journalier serait "plus équitable"
Ces deux dernières propositions sont en ce moment à l’étude à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire se dit prêt à rehausser le plafond journalier du ticket restaurant de 19 euros à 25 euros. "Cette proposition est plutôt bonne : elle consiste tout simplement à donner plus de souplesse", estime Gilbert Cette, professeur d’économie à NEOMA Business School.
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En revanche, il approuve moins la proposition de l’opposition qui souhaite une augmentation de la valeur maximale du ticket restaurant, de 11,38 euros à 15 euros. "Cela aurait un coût pour les entreprises et les pouvoirs publics", explique-t-il. Et il ne trouverait pas cette mesure équitable, "puisque les salariés aisés comme ceux aux plus bas niveaux de salaires peuvent tous bénéficier de tickets restaurant", rappelle-t-il. "Au moment où nous devons tous consentir à un effort concernant notre pouvoir d’achat, il y a à mes yeux d’autres priorités que d’augmenter la valeur du ticket restaurant", conclut ce professeur d’économie.