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Aurélien Fleurot, édité par Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
Si le marché automobile français est resté au plus bas en 2021, avec un quart de ventes en moins par rapport à 2019, un véhicule neuf sur dix vendus en France cette année était électrique, selon le bilan annuel des immatriculations. Globalement, le marché se retrouve bloqué à un niveau proche de ses ventes de 1975.

Frappé par la crise sanitaire, ralenti par la pénurie de puces électroniques, le marché automobile français est resté en 2021 à son niveau historiquement bas de 2020, avec un quart de ventes en moins par rapport à 2019. Avec 1,66 million d'unités écoulées (+0,5% par rapport à 2020), le marché se retrouve bloqué à un niveau proche de ses ventes de 1975, selon des données d'immatriculations provisoires du cabinet NGC Data publiées vendredi par L'Argus.

Une comparaison avec 2019 qui "fait peur"

"La comparaison par rapport à l'exercice 2019 fait peur", note L'Argus, soulignant une baisse de 25% des ventes : 2,2 millions de véhicules avaient été écoulés au cours de l'année précédant la crise du Covid-19. Après une année 2020 catastrophique, avec des concessions fermées et une économie morose, le secteur avait pensé rebondir en début d'année malgré les différentes vagues de Covid.

La pénurie de semi-conducteurs a douché cet espoir, privant les constructeurs de ces puces électroniques essentielles et les obligeant à suspendre leurs chaînes de montage. Si les carnets de commande se sont remplis, les délais de livraison se sont allongés et les chiffres d'immatriculation s'en ressentent.

Peugeot détrône Renault comme numéro 1 des ventes

Les automobilistes ne sont pas tous passés au vélo pour autant : le marché de l'occasion paraissait bien parti début décembre pour une année record, avec un gain de 9,2% sur onze mois et déjà 5,5 millions de transactions.

Les constructeurs ne sont pas égaux face à la crise : Peugeot devient pour la première fois numéro 1 des ventes devant Renault, avec une part de marché de 17,2%, et malgré une baisse de ses ventes de 6,1%. La marque du groupe Stellantis est poussée par le succès de sa compacte 208, N°1 des ventes en 2021, et de ses SUV 2008 et 3008. Renault voit ses ventes baisser de 14,7% sur un an et sa part de marché baisser à 16,2%, soit près de 140.000 véhicules de moins qu'en 2019.

Dacia, numéro 1 hors ventes aux professionnels

Hors ventes aux professionnels, c'est cependant la marque économique du groupe Renault, Dacia, qui se classe numéro 1 des ventes avec sa Sandero. Ford, Nissan et Opel ont également perdu des parts de marché cette année.

En cinquième position, Volkswagen enregistre de son côté un léger rebond (+7,4%), tiré par sa compacte Polo et son SUV T-Roc. La grande marque de luxe du groupe allemand, Audi, rebondit également, et sa nouvelle marque sportive Cupra frôle les 4.000 ventes. Surtout, Hyundai-Kia, Toyota et Tesla réalisent une excellente année grâce à leur offre électrique et hybride.

Une part de près de 10% pour l'électrique, du jamais-vu

Les électriques atteignent une part de marché jamais vue de 9,8% avec près de 162.000 véhicules écoulés (+45,6% sur un an), le marché français se plaçant ainsi dans la moyenne européenne. La Tesla Model 3 devient pour la première fois numéro un des ventes électriques, devant la Renault Zoe.

Les hybrides représentent désormais plus de 17% des ventes, et les hybrides rechargeables plus de 8%. Ensemble, ces motorisations hybrides ont dépassé le Diesel (21,1%, -31% en volume sur un an). Les voitures à essence représentent 40,2% des ventes, avec un volume en baisse de 14,2%.

Le début de l'année 2022 risque d'être encore freiné par la pénurie de puces, avant une éventuelle reprise en fin d'année. Du côté de Volkswagen, on s'attend à "un marché 2022 en légère progression, malgré un premier semestre contraignant, et les ventes de véhicules électriques vont continuer leur forte croissance", a indiqué à l'AFP Xavier Chardon, président du directoire de Volkswagen Group France.