Automobile : la prime à la conversion victime de son succès

Image d’illustration. Plus de 170.000 véhicules ont été changés dans le cadre de la prime à la conversion. L'Etat avait pour objectif d'atteindre les 100.000
Image d’illustration. Plus de 170.000 véhicules ont été changés dans le cadre de la prime à la conversion. L'Etat avait pour objectif d'atteindre les 100.000 © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Pierre Herbulot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Plus de 170.000 véhicules du parc automobile français ont été changés via la prime à la conversion. Face à un tel succès, l'Etat peine à payer les primes de 1.000 à 2.500 euros et a débloqué 85 millions d'euros.

Plus de 170.000. C'est le nombre de vieilles voitures qui ont été changées par des véhicules récents depuis le début de l'année grâce à la prime à la conversion, cette mesure qui incite les automobilistes à échanger leur vieille auto polluante contre une plus propre.

Un versement qui se fait attendre. Une bonne nouvelle pour la planète, mais une mauvaise pour l'Etat qui n'en espérait pas tant et qui est à la peine dans le versement de la prime, de 1.000 à 2.500 euros, qui accompagne le dispositif. Face à la grogne des particuliers et des professionnels, 85 millions d'euros viennent d'être débloqués pour que les versements se fassent dans les prochains jours, après des mois d'attente. Une nouvelle qui soulage Jérôme Deumont, à la tête de plusieurs concessions automobile en Ile-de-France, qui a avancé plus de 500.000 euros de prime à la conversion à ses clients : "La trésorerie sert pour l'ensemble des activités ! On ne peut pas l'affecter à telle ou telle utilisation. Ça vient perturber le fonctionnement normal de nos entreprises", souligne le professionnel.

"A la date butoir, il faut que cela soit payé !". Du côté des particuliers, l'attente est également difficile. "Nous, quand on a une somme à payer, on ne nous demande pas si on a les fonds !", lance Adeline qui attend un chèque de 2.000 euros après avoir changé son véhicule en avril. "A la date butoir, il faut que cela soit payé !", martèle-t-elle alors qu'elle digère mal ces longs mois d'attente. Finalement, les grands gagnants de cette prime à la conversion, ce sont les casses, qui voient arriver des milliers de vieux véhicules. "On commence à être à l'étroit : 1.400 voitures sur deux hectares, ça commence à être compliqué", explique Jacques Mercier, propriétaire d'une casse en Corrèze, qui a reçu deux fois plus de véhicules qu'en 2017.

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Une mesure reconduite en 2019. "C'est vrai que l'on ne se pose pas trop de questions sur les trois-quatre années à venir, forcément on va embaucher", confie-t-il. Jacques Mercier n'a effectivement aucun souci à se faire, puisque l'Etat a d'ores et déjà annoncé que la prime à la conversion est reconduite pour 2019, avec un budget renforcé.