Un job d’été mais pas de contrat

Le travail au noir des saisonniers n’est pas une exception.
Le travail au noir des saisonniers n’est pas une exception. © Maxppp
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Selon une étude publiée jeudi, 16% des jeunes ont travaillé sans contrat durant l’été 2010.

Le travail au noir des saisonniers n’est pas une exception. C’est ce qui ressort d’une étude publiée mercredi par la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Parmi les jeunes ayant travaillé durant l’été 2010, 16% d’entre eux étaient sans contrat de travail, soit une augmentation de deux points par rapport à la même enquête menée en 2007. Parmi les travailleurs dans cette situation irrégulière, 75% ont moins de 23 ans.

Travailler pour "vivre"

Première raison de cette précarité : la difficulté des jeunes à trouver un emploi pour l’été. Toujours selon ce sondage, 21,3% des sondés affirment ne pas avoir trouvé d’emploi saisonnier en 2010, soit deux fois plus que la précédente enquête menée en 2007.

La précarité des jobs d’été s’expliquerait aussi par l’évolution des motivations des jeunes à travailler. "Entre 2007 et 2010, il y a eu un basculement en passant d’une majorité de jeunes travaillant pour de l’argent de poche à une majorité de jeunes travaillant pour vivre le reste de l’année", peut-on lire dans le rapport. Ils sont en effet 53,1 % à travailler pour "vivre" contre 41,7% en 2007.

Payés correctement

Et même quand le contrat existe, le droit du travail n’est pas toujours appliqué. Alors que 45% des sondés disent avoir fait des heures supplémentaires durant l’été, une personne sur cinq n’a pas été rémunérée pour ce travail.

Quoi qu’il en soit, près de la moitié des saisonniers (46,3%) considèrent être bien payés. "Mais la proportion de jeunes affirmant ne pas être suffisamment payé pour le travail effectué a doublé en trois ans passant de 9,9, % à 19,4 %", précise néanmoins l’étude.