Un Français sur cinq a été pauvre

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avec AFP , modifié à
L'Insee publie un nouvel indicateur qui prend en compte les conditions de vie.

La pauvreté ne s'arrête pas à la fiche de paie et au compte en banque. Partant de ce constat, l'Insee a créé un nouvel indicateur : "la pauvreté en conditions de vie", qui mesure les privations d'éléments de bien-être de la vie quotidienne. Et selon ces nouveaux critères, plus d'un Français sur cinq (22%) a traversé une période de pauvreté entre 2004 et 2007.

Des indicateurs de "bien-être"

L'Insee s'est inspiré du rapport du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, qui recommande de compléter la croissance (évaluée par le PIB), par des indicateurs de "bien-être", prenant en compte des activités non-marchandes et des inégalités, pour créer de nouveaux mesures. Rentrent ainsi en compte les contraintes budgétaires (découverts bancaires), les retards de paiement (de loyers ou de factures), la consommation (possibilité de manger de la viande tous les deux jours, partir une semaine de vacances par an, acheter des vêtements neufs, recevoir des amis), rencontrer des difficultés de logement...

Est considérée comme "pauvre en conditions de vie", toute personne qui cumule 8 des difficultés énumérées dans cette liste. Et au regard de ces critères, 22% des Français de plus de 16 ans ont connu pendant la durée de l'étude, soit entre 2004 et 2007, au moins une année de pauvreté. Cette situation a souvent été temporaire notamment pour les ménages jeunes. Seuls 4% sont restés dans cet état durant les quatre années. "La pauvreté monétaire" (c'est-à-dire disposer de moins de 950 euros par mois) "touche 13% de la population", rappelle Stéfan Lollivier, directeur des études sociales à l'Insee, et "la pauvreté non monétaire" touche une population "équivalente", mais seuls 4% y restent de manière durable, souligne-t-il.

Mesurer la "qualité de vie"

Par ailleurs, l'Insee a esquissé un autre indicateur pour mesurer la "qualité de vie": outre les conditions matérielles, il tient compte de l'état de santé, des conditions de travail, du niveau d'éducation, de la sécurité, et du "capital social", c'est-à-dire "la participation à la vie publique et les contacts avec les autres". Sans surprise, les personnes aux revenus faibles et les familles monoparentales "sont les deux groupes qui ont la qualité de vie la plus dégradée" au regard de ces critères. Le risque de dégradation est nettement moindre pour le quart des Français les plus aisés.