Saura-t-on bientôt combien consomme réellement notre voiture ?

Mais combien consomment réellement les voitures du marché ? C'est la question que veut éclaircir les autorités européennes.
Mais combien consomment réellement les voitures du marché ? C'est la question que veut éclaircir les autorités européennes. © Maxppp
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Damien Brunon , modifié à
AUTOMOBILE - L’Union européenne va bientôt imposer de nouveaux types de tests pour les voitures afin d’empêcher les marques de tricher sur la consommation de leurs modèles.

L’INFO. Si le rôle de l’Europe dans la vie quotidienne de ses habitants est parfois difficile à percevoir, elle travaille actuellement sur une réglementation qui aura un impact direct sur leur quotidien. L’Union européenne est en train de réfléchir à transformer les tests que passent les voitures pour mesurer leur consommation moyenne avant leur mise sur le marché. L’objectif : empêcher les constructeurs d’évaluer à la baisse ce type de mesure.

L'Europe fait trembler les constructeurs...par Europe1fr

Le constat. Le problème, toutes les personnes qui ont acheté une voiture ces dernières années l’ont constaté. Les publicités et les vendeurs dans les concessions promettent des voitures qui consomme par exemple “cinq litres au cent”, comprendre cinq litres d’essence pour cent kilomètres. Pourtant, les automobilistes, une fois au volant, s’aperçoivent rapidement que le compte est souvent sous évalué.

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En 2013, une étude de l’ICCT (International Council on Clean Transport) avait d’ailleurs mis des chiffres sur ces écarts. Selon ses résultats, la consommation réelle des voitures est en moyenne 20 à 30% plus élevée que celle qui est affichée. Pire, depuis 2006, les écarts constatés auraient augmenté de 40%.

Des tests “trafiqués”. Si cet état de fait perdure, ce n’est pas tellement parce que les constructeurs trichent, mais parce qu’il s’arrangent avec la réalité. Les tests officiels effectués sont précisément réglementés: les voitures doivent rouler pendant onze kilomètres, à une vitesse de 33 km/h. Mais pour faire baisser au maximum les chiffres de consommation, les grandes firmes automobiles ont trouvé la solution : elles réalisent ces tests sans climatisation, sans chauffage, sans phares, mais aussi avec des pneus surgonflés et à une température qui évite de trop brûler de carburant au démarrage.

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© Max PPP

Respecter les règles anti-CO2. Et si les résultats sont aussi bons, c’est moins pour convaincre de nouveaux clients que pour draguer les autorités européennes qui luttent pour la baisse de l’émission de CO2 sur le continent. Selon les règles actuellement en vigueur, les voitures devront en effet ne pas émettre plus de 130 grammes du gaz par kilomètres en 2015. La barre sera même abaissée à 95 grammes en 2021.

Avec une consommation moindre lors des tests, les constructeurs arrivent ainsi à rentrer dans les clous de la réglementation et respectent les promesses faites.

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Un défi technologique. Problème, si Bruxelles ne souhaite pas revoir le calendrier décidé, il réfléchit à revoir la manière dont sont faits les tests. Dès 2017, ces derniers pourraient donc devenir plus longs (23 km), se faire à une vitesse plus élevée (46,5 km/h) et surtout laisser moins de place à la conduite en ville. Ces nouvelles règles, les constructeurs l’ont bien compris, risquent d’être beaucoup moins clémentes pour eux que les anciens.

Ils s’inquiètent d’autant plus qu’il semble que les discussions sur le sujet soient pour le moins fermées. “La Chine durcit ses normes, les Etats-Unis aussi. Outre-Atlantique, on ne fait d’ailleurs pas les choses à moitié. Ford vient d’être condamné pour avoir sous-évalué la consommation de ses derniers modèles. L’entreprise va devoir payer plus de 1.000 dollars par voiture vendue”, rappelle l’éditorialiste Nicolas Barré au micro d’Europe 1. Il semble donc très probable que tous les constructeurs aient à revoir leurs modèles et leurs technologies pour améliorer à nouveau leurs performances écologiques.