SNCF, Air France : la fin des avantages ?

La compagnie aérienne souhaite toucher aux avantages en nature de ses salariés
La compagnie aérienne souhaite toucher aux avantages en nature de ses salariés © MAXPPP
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Thomas Morel et Ariane Lavrilleux , modifié à
Certaines entreprises envisagent de raboter certains avantages en nature dont bénéficient leurs salariés.

L'info. Les salariés d'Air France, de la SNCF ou encore d'EDF vont-ils perdre une partie de leurs privilèges ? Crise oblige, les directions de certaines grandes entreprises françaises réfléchissent à raboter sérieusement les tarifs préférentiels dont bénéficient leurs salariés. Billets de trains ou d'avion à prix réduits pour toute la famille, électricité et gaz presque gratuits, autant d'avantages en nature qui pourraient être réduits à leur portion congrue. Au grand dam des syndicats, qui n'entendent pas se laisser faire.

Des billets à -85 % chez Air France. Ainsi, chez Air France, les billets "GP" -pour "gratuité partielle"-, qui permettent aux salariés de bénéficier de tarifs réduits de 80 % à 85 %, pourraient être remis en cause. Dans le cadre de son plan d'économies "Transform 2015", la direction de l'entreprise a prévu une réunion avec les organisations syndicales, jeudi 29 août, pour mettre sur la table cette question épineuse. La possibilité, on s'en doute, n'enchante pas les salariés du transporteur aérien. Afin de faire pression sur les dirigeants, les salariés ont donc créé une pétition pour défendre leurs avantages.

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850.000 bénéficiaires de la gratuité SNCF. La SNCF est confrontée à la même question. Les "facilités de circulation", nom donné en interne aux billets à tarif préférentiel, permettent aux agents de bénéficier de huit allers-retours gratuits par an. Le problème, c'est que cet avantage vaut non seulement pour eux mais aussi pour les parents, enfants, conjoints, beaux-parents, etc. Au total 850.000 personnes ont accès à ces "facilités de circulation", alors que l'entreprise n'en emploie que 150.000. Une générosité épinglée par la Cour des comptes qui, dans un rapport remis cet été à la SNCF, a évalué son coût à 140 millions d'euros par an. La direction de l'entreprise étudie donc la possibilité de réduire le champ des bénéficiaires.

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"Prêts à faire grève". Les syndicats de l'entreprise ferroviaire ne l'entendent pas de cette oreille, et menacent déjà de faire grève. Eric Chollet, de la CFDT cheminots, explique à Europe 1 : "La dernière fois que la direction a envisagé de toucher aux facilités de paiement, plus de la moitié des cheminots de l'entreprise ont signé une pétition. Aujourd'hui, nous sommes prêts à descendre dans la rue et à faire grève pour défendre nos avantages", prévient-il.

Des avantages similaires dans le privé. Pour les salariés de ces entreprises, raboter les avantages serait profondément injuste. Selon eux, ceux-ci compensent avant tout des salaires faibles et des carrières pénibles. Par ailleurs, relèvent les syndicats, beaucoup d'employeurs privés offrent des réductions similaires, notamment dans la grande distribution, où les salariés bénéficient de tarifs préférentiels dans les grandes surfaces, ou encore dans les banques, où les employés peuvent souvent obtenir des taux préférentiels sur les prêts immobiliers.