SFR pourrait bientôt entré en Bourse

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www.boursier.com , modifié à
Si les conditions de marché le permettent, a indiqué le patron de l'opérateur télécoms...

Le patron de SFR a confirmé un projet d'introduction en Bourse de l'opérateur mobile, actuellement filiale à 100% de Vivendi... Stéphane Roussel a ainsi indiqué hier que la récente réorganisation du management s'inscrivait dans la perspective "d'une mise en Bourse si les conditions de marché le permettent". Le deuxièème opérateur mobile français a même vocation à devenir "une société du CAC40", a ajouté Stéphane Roussel lors d'un forum organisé par 'Les Echos'. Il n'a mentionné aucune date pour cette entrée en Bourse, mais selon des sources citées par le quotidien économique, les dirigeants de Vivendi viseraient une introduction fin 2014 ou début 2015. Vers plus d'autonomie Stéphane Roussel a ainsi confirmé des propos tenus fin avril par Jean-René Fourtou, le président de Vivendi, qui avait déclaré lors de l'Assemblée générale que la nouvelle stratégie pour SFR pouvait aller jusqu'à la "mise en Bourse ultérieure", tout en précisant que ce ne serait "pas à court terme". De fait, le groupe s'organise pour être "plus autonome" vis-à-vis de sa maison mère, et sa nouvelle organisation managériale devrait y contribuer, a expliqué M. Roussel... Ce dernier, qui était PDG de SFR depuis juin 2012, est devenu fin mai président "pour s'occuper des grands sujets stratégiques, des relations avec le régulateur, les politiques". Pour le seconder, Jean-Yves Charlier, chargé des télécoms chez Vivendi depuis octobre 2012, a été nommé directeur général de SFR. Il lui revient la tâche difficile de refondre les offres et relancer les recrutements d'abonnés dans un environnement concurrentiel bouleversé par l'irruption de Free Mobile (Iliad) en janvier 2012... Redresser les comptes Le succès d'une éventuelle introduction en Bourse de SFR dépendra beaucoup de la capacité de la nouvelle équipe dirigeante à redresser les comptes du groupe... En 2012, la guerre des prix déclarée par Free a fait chuter l'excédent brut d'exploitation de SFR de 13% et il devrait encore baisser dans les mêmes proportions cette année, selon les analystes financiers. Ces derniers estiment tout de même la valorisation de l'opérateur mobile entre 12 et 13 milliards d'euros, ce qui lui permettrait d'entrer au CAC40, à condition que Vivendi place une proportion importante du capital (flottant) en Bourse. Des comptes en berne Or, concernant les comptes, l'horizon reste assombri par la chute des prix et le poids des investissements : de l'aveu même de Stéphane Roussel, "les deux années qui viennent vont être les plus dures avec les investissements dans la 4G et la fibre optique"... En outre, la baisse des prix des forfaits 'low cost' n'est sans doute pas terminée ("je crains que l'on n'ait pas encore tout à fait touché le fond") et il faudra du temps pour que la 4G, vendue plus cher, ne se développe et se traduise par une hausse des marges bénéficiaires. "Le revenu moyen par client 4G sera supérieur de 10 euros par mois à ceux qui ont la 3G. Mais je ne sais pas quand : en 2014 ou 2015...", a ainsi indiqué le président de SFR, qui a aussi annoncé une "intensification" du plan de restructuration lancé l'an dernier. Pour le moment, les actionnaires de Vivendi, déçus par les performances boursières, attendent avec impatience une redéfinition du périmètre d'activité du groupe, qui tarde à se concrétiser... Ainsi, la cession de l'opérateur mobile brésilien GVT a été ajournée et celle de Maroc Telecom traîne en longueur. Fin mai, des rumeurs donnaient comme favori l'opérateur de télécoms d'Abu Dhabi Etisalat pour racheter les 53% du capital mis en vente par Vivendi...