SFR : Vivendi dément tout protocole d'accord avec Numéricable

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Vivendi rejette les informations faisant état d'un accord avec Altice concernant une cession de sa filiale...

Pas de deal sur SFR... Vivendi a démenti ce matin les informations faisant état d'un accord avec Altice concernant une cession de sa filiale, via un porte-parole interrogé par l'agence Reuters. Selon 'Les Echos', un accord de principe a été conclu. Un conseil de surveillance de Vivendi s'est tenu vendredi, ajoute le quotidien économique, et a donné son feu vert au PDG de SFR, Jean-Yves Charlier, pour négocier sur la base de cet accord de principe dans le but de parvenir à un accord ferme dans quelques semaines. Pas de commentaire Le porte-parole de Vivendi s'est en revanche refusé à tout commentaire concernant les informations détaillées contenues dans l'article des 'Echos'. Selon le quotidien, les deux parties ont passé le week-end à négocier, après une rencontre entre le président du conseil de Vivendi, Jean-René Fourtou, et le patron d'Altice, Patrick Drahi, mardi dernier, qui s'est soldée par l'ouverture de discussions... Si l'accord se concrétisait, Altice, la holding qui contrôle Numericable, détiendrait plus de 50% du nouvel ensemble SFR-Numericable, et Vivendi conserverait 32%, selon 'Les Echos'. L'opération valoriserait SFR à plus de 15 milliards d'euros, un montant cependant inférieur à celui auquel Vivendi avait racheté la part minoritaire de SFR à Vodafone en 2010. A l'époque, Vivendi avait racheté les 44% de Vodafone pour 7,95 milliards d'euros, ce qui valorisait l'ensemble de SFR plus de 18 MdsE. Depuis, l'irruption de Free (Iliad) sur le marché du mobile français a changé la donne dans le secteur, en provoquant une baisse des prix des communications et en rabotant les marges de ses concurrents. Synergies importantes Face à cette érosion des bénéfices, un rapprochement SFR/Numericable permettrait de dégager des synergies importantes, estimées à 6 MdsE. SFR pourrait notamment utiliser le réseau de Numericable et cesser de louer celui en cuivre d'Orange, et les deux groupes pourraient mutualiser leurs investissements en fibre optique, leur maintenance et une partie de leur informatique. Enfin, grâce à l'effet de taille, ils devraient pouvoir négocier une baisse des co�"ts d'interconnexion avec les autres opérateurs. L'an dernier, des négociations avaient déjà échoué en vue de rapprocher SFR et Iliad, puis SFR et Numericable, mais depuis, la guerre des prix menée par Free Mobile a fait évoluer les esprits dans le secteur. Parallèlement, Numericable et Altice se sont introduits en Bourse, où ils capitalisent respectivement 6 milliards d'euros (dettes comprise) et 14 milliards d'euros (dette comprise), ce qui leur donne une assise financière plus solide pour faire des acquisitions de grande taille. Santé financière S'il se concrétise, un mariage SFR/Numericable, pourrait donner le coup d'envoi à d'autres mouvements dans le secteur. Ainsi, de plus en plus d'analystes prônent un rapprochement entre Bouygues Telecom et Free, via un rachat du premier par le second, même si, pour l'instant, les relations entre les dirigeants des deux groupes ne semblent pas au beau fixe, après un échange de courriers assez virulents courant janvier. Pragmatique, Martin Bouygues, le patron de Bouygues, pourrait toutefois se décider à céder sa filiale mobile, qui ne verse plus de dividendes et co�"te désormais plus qu'elle ne rapporte à la maison mère, estiment certains analystes... Quant au gouvernement français, inquiet de la dégradation de la santé financière des opérateurs mobiles, il ne serait désormais plus opposé à une consolidation du secteur. Déjà, les autorités ont encouragé le partage de réseaux récemment conclu entre SFR et Bouygues Telecom, et elles pourraient sans doute digérer des opérations de consolidation plus ambitieuses.