Qui va s’offrir la Bourse de Paris ?

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Alexis Toulon , modifié à
Elle est actuellement la propriété d’un groupe américain. Et si elle était rachetée par un Français ? 

Le CAC 40 est toujours le symbole de la Bourse de Paris. Mais si le Palais Brongniart trône toujours au milieu de la place de la Bourse, l’époque où les salles de marché ressemblaient à des criées est terminée. A l’heure de l’informatique, les places financières ont été dématérialisées et sont devenues des entreprises comme les autres. La Bourse de Paris appartenait ainsi à Nyse-Euronext, un géant américain qui a décidé de s’en séparer. Et les candidats à la reprise commencent à se faire connaître.

C’est quoi une "Bourse" ? Une institution, publique ou privée, où s’échangent des titres d’entreprises (des actions), des devises, des biens (pétrole, céréales) etc. L’intérêt de passer par une place de marché est de faciliter la rencontre entre les vendeurs et les acheteurs. Et dans la théorie chère à Adam Smith de la main invisible, de trouver le prix optimal pour ces échanges grâce à l’offre et à la demande. Aujourd’hui, la Bourse de Paris est une entreprise comme une autre dont les locaux sont situés rue Cambon à Paris et qui offre différents services autour des marchés financiers.   

La Bourse de Paris n’est qu’une filiale d’Euronext. Le groupe Euronext est propriétaire des Bourses de Paris, Amsterdam, Lisbonne et Bruxelles et du marché LIFFE (London International Financial Futures and options Exchange), spécialisé dans les taux d’intérêt (et donc des échanges de monnaies). Autrement dit, Euronext est un opérateur boursier qui concentre les opérations concernant les entreprises cotées dans ces différents pays. C’est à cet endroit que les entreprises du CAC 40 vendent leurs actions et recherchent de l’argent pour se financer.  

L’ensemble des Bourses de Nyse-Euronext a été racheté la semaine dernière par l’Américain ICE (Intercontinental Exchange Group), spécialiste des marchés à terme sur le pétrole et les taux d'intérêt, pour 11 milliards de dollars. Mais seul le LIFFE intéresse vraiment le géant. Le groupe pourrait donc se séparer des places boursières de Paris, Amsterdam, Lisbonne et Bruxelles.

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Américains, Allemands et Britanniques sur la brèche. Le Wall Street Journal affirme mardi que le Britannique LSE (London Stock Exchange), l'Américain Nasdaq OMX et l'Allemand Deutsche Börse seraient prêts à déposer des offres de rachat. Ce dernier a toutefois démenti cette information auprès de Reuters. L’intérêt porté à Euronext par ces opérateurs qui sont déjà bien implantés dans le secteur vient du fait que les entreprises boursières sont sur un marché très concurrentiel. Le nombre d’opérateurs boursiers a fortement augmenté avec l’arrivée du numérique et certaines banques classiques se sont installées sur ce secteur. Le meilleur moyen de s’assurer des revenus est donc de grossir pour diminuer les frais généraux, autrement dit, faire des économies d’échelles.

Et si la Bourse de Paris redevenait française ? LSE ou Nasdaq pourraient souhaiter faire une offre groupée pour les quatre places boursières à vendre. Mais, comme le note Axel de Tarlé, l’éditorialiste "économie" d’Europe 1, la France pourrait profiter de l’occasion pour la racheter et faire revivre une bourse locale. Bercy tente d’ailleurs de convaincre les principales banques françaises de prendre de fortes participations dans Euronext, notamment en réfléchissant à un allègement de la taxe sur les transactions financières. L’intérêt serait de recentrer l’investissement sur l’activité nationale, ce qui permettrait aux PME de trouver des capitaux, de grossir et de s’internationaliser. Comme les géants du CAC 40 en leur temps.

Une chance historique pour faire vivre une...par Europe1fr