"Plus grand monde aujourd'hui ne peut acheter à Paris". C'est le triste constat que dresse jeudi René Dutrey, président de l'Adil 75, l'agence départementale d'information sur le logement, dans une interview au Figaro. Selon cet élu EELV, les prix de l'immobilier ont été multipliés par trois en dix ans pour les logements anciens de la capitale.
"Les primo accédants sont en voie de disparition"
Concernant le secteur du neuf (moins présent à Paris), l'augmentation a été moins délirante: en 2001 un appartement neuf à Paris valait 4.730 euros/m2 contre 10.490 euros/m2 dix ans plus tard, soit une hausse de 122%, relève une étude réalisée par son agence.
"Les primo accédants à Paris sont en voie de disparition", ajoute le document, les prêts à taux zéro étant désormais accordés seulement pour le neuf. Et "le profil type de l'acheteur est aujourd'hui un
célibataire, voire un couple sans enfant", ajoute René Dutrey.
32.240 logements en chantier en 10 ans
Paris est aussi victime de sa géographie. La ville étant encerclée par le boulevard périphérique, les possibilités d'y construire sont réduites. Malgré cette contrainte, "au total depuis 10 ans 32.240 logements ont été mis en chantier, dont une part importante de logements sociaux", rappelle toutefois l'étude.
René Dutrey plaide en faveur d'un encadrement des loyers "car si on limite la rentabilité locative cela aura un effet sur le foncier", a-t-il notamment expliqué jeudi. Selon les chiffres des notaires parus mercredi les ventes de logements anciens ont chuté de 20% sur un an en Ile-de-France, mais le montant des transactions est reparti à la hausse dans Paris intra-muros.