Nord : on leur propose un travail en Allemagne... ou la porte !

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Lionel Gougelot et Noémi Marois , modifié à
ULTIMATUM - Des employés d'une entreprise de vente à distance se sont vus proposer un poste en Allemagne. En cas de refus, ce sera la licenciement.

C'est un coup dur qu'ont dû encaisser les employés d'une entreprise de vente à distance. Leur employeur, Vitrine Magique, situé près de Lille leur a en effet proposé un drôle de marché : aller travailler en Allemagne ou perdre son travail. La raison ? L'enseigne fusionne avec sa cousine allemande.

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Premiers licenciements en avril. Les employés ont peu de temps pour se décider puisque les premières lettres de licenciements doivent arriver fin avril. D'ici là, ils doivent décider s'ils acceptent d'aller travailler en Allemagne, à trois heures de route de la région lilloise. A Aix-La-Chapelle se trouve en effet la société qui édite l'équivalent allemand de leur catalogue d'articles pour la maison.

"On ne peut pas changer de vie comme ça". Pour certains, ce déménagement est impossible. "Ma vie est ici, mon mari vient de trouver un nouveau boulot ici, les enfants sont scolarisés et je ne parle pas allemand", explique Valérie qui travaille à la conception. "On ne peut pas changer de vie comme ça, du jour au lendemain", estime-t-elle. 

Pour Bérangère, qui travaille au marketing, aller travailler en Allemagne est aussi inenvisageable : "Le côté humain n'est pas du tout pris en compte et puis, la barrière de la langue, la culture allemande qu'on connaît absolument pas". Elle accorde que "plus jeune", elle aurait "peut-être" accepté une telle offre.

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"Très peu de personnes reclassées". La cinquantaine d'employés est condamnée selon Michel Willerwal, délégué syndical CGC : "L'entreprise nous propose quelque chose alors qu'elle sait pertinemment qu'on ne peut pas l'accepter". La société dit "qu'il n'y aura pas de licenciements" mais en réalité, selon lui, il y en aura "beaucoup". "Il y aura quelques propositions de reclassement mais les entreprises du groupe sont saignées, donc, il y aura très très peu de personnes reclassées", ajoute-t-il. La direction, de son côté, promet des mesures d'accompagnement pour les salariés. 

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