Les congés d'été à l'épreuve de la crise

"L'année 2013 marque une chute historique du nombre de départs depuis la création de ce baromètre il y a 13 ans", selon Ipsos.
"L'année 2013 marque une chute historique du nombre de départs depuis la création de ce baromètre il y a 13 ans", selon Ipsos. © MAXPPP
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ANALYSE - Près d'un Français sur quatre pense ne pas partir cet été. En cause ? La crise qui dure.

L'info. Partir en vacances cet été ? Seuls 62% des Français y pensent selon le baromètre Ipsos-Europ Assistance dévoilé jeudi. Un recul de 8 points puisque l'an dernier, à la même période, ils étaient 70% à envisager de partir en congés d'ici le mois de septembre. Pourquoi 38% des Français comptent-ils cette année faire une croix sur leurs vacances d'été ? Europe1.fr a interrogé Fabienne Simon, directrice générale adjointe chez Ipsos.

 Du jamais vu depuis 13 ans. "Avec ce taux de 38% de non partants, cette année 2013 marque vraiment une chute historique du nombre de départs depuis la création de ce baromètre il y a 13 ans", relève Fabienne Simon. En moyenne, ces dernières années le taux de non partants tournait en effet autour de 30%. Le précédent "record" remonte, lui, à 2005 : cette année-là, 37 % des Français songeaient à tirer un trait sur leurs congés d'été.  

Qui sont ces Français qui renoncent à partir ? Ce qui fait la différence, cette année, ce ne sont pas les plus modestes : "ils ne partaient déjà pas en vacances auparavant", souligne Fabienne Simon.  "Cette fois, parmi ces gens qui renoncent à partir, on retrouve aussi des personnes issues de la classe moyenne", pointe-t-elle.  

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Une conscience plus aiguë de la crise. Certes, la crise ne date pas de cette année mais les Français semblent désormais avoir réalisé qu'elle était partie pour durer : "les Français ont intégré que la crise n'était pas derrière eux du coup ils s'adaptent structurellement, ils font des arbitrages par peur du lendemain, par crainte du chômage", analyse Fabienne Simon.

Une atteinte inédite au rituel des congés d'été. "Jusqu'alors les Français étaient parvenus, par rapport à leurs voisins européens, à préserver ce rituel des vacances d'été si ancré culturellement. Ce n'est plus le cas cette année", note Fabienne Simon. Et finalement, ce recul des départs en France se traduit par un alignement sur les tendances observées depuis longtemps chez nos voisins européens. En moyenne, les Européens sont ainsi seulement 54% à envisager de partir cette année, soit 4% de moins que l'an dernier.

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L'impact de la météo ? Si le temps maussade du printemps n'engage guère à planifier des vacances, la directrice générale adjointe de chez Ipsos relativise cette explication : "l'étude est réalisée chaque année assez tôt dans l'année, au mois de mars, à une période donc où l'impact de l'ensoleillement sur les projets de vacances n'est pas significatif".

>>> Et vous, envisagez-vous de renoncer à vos congés d'été ? Réagissez sur le compte Facebook d'Europe1.